Afin de conserver son auditoire, qu'elle craint de voir lui glisser entre les doigts au cours des prochaines années, Radio-Canada a l'intention de se lancer dans une vaste opération de transformation qui pourrait entraîner une modification de sa programmation à la télé, à la radio, mais également son site Internet.

«Il y a, à l'heure actuelle, une redéfinition qui est en train de se faire dans les habitudes d'écoute, explique le directeur de l'information à Radio-Canada, Alain Saulnier. Par exemple, les gens n'écoutent plus les médias traditionnels de la même manière. Les 35 ans et moins vont de plus en plus utiliser d'autres médias pour s'informer, comme l'Internet. La consommation de l'information, selon l'âge, peut évoluer.» Ainsi, au terme d'une réflexion qui sera entamée prochainement par un groupe de travail formé d'une dizaine de directeurs et de rédacteurs en chef, des changements pourraient marquer autant les pratiques journalistes que les formats dans lesquels est présentée l'information, a annoncé hier M. Saulnier.

Ceux-ci seront chargés notamment de mener des sondages pour connaître les attentes du public par rapport à l'information diffusée à Radio-Canada. Le comité, présidé par le premier directeur affaires publiques, reportages et documentaires, Jean Pelletier, fera connaître ses recommandations en janvier 2010.

Par la suite, plusieurs modifications pourraient être apportées à la grille-horaire ainsi qu'au contenu présenté à la télé et à la radio. «De plus en plus, il y a des gens qui font du rattrapage sur le web, souligne M. Saulnier. Imposer un rendez-vous aux auditeurs - avec des bulletins de nouvelles diffusés à des heures précises -, ce n'est plus dans la façon de consommer les médias. Donc, avant qu'il y ait une désaffection des médias traditionnels, ce que je dis c'est qu'il faut être proactif maintenant.»

Le directeur de l'information se fait toutefois rassurant: «Il ne faut pas non plus dire, on saborde tout et on repart à zéro. On va y aller de façon progressive.»