Le grand patron de Radio-Canada, Hubert Lacroix, estime qu'il est «essentiel», voire «vital», de mettre fin aux incessants débats sur le financement de l'entreprise en redéfinissant la relation entre la société d'État et les contribuables.

Devant le comité parlementaire du patrimoine, lundi, le président directeur-général s'est dit prêt à négocier lui même ce nouveau «contrat social» entre le radiodiffuseur et son public, imaginé par son prédécesseur Robert Rabinovitch il y a quelques années.

L'idée a reçu l'appui des partis d'opposition, mais elle ne pourra se réaliser sans l'accord du gouvernement fédéral, qui fournit l'essentiel de son budget à l'entreprise.

Or, jusqu'à maintenant, les conservateurs se sont montrés fort peu disposés à agir en ce sens.

À l'instar de ses homologues du secteur privé, M. Lacroix affirme que le modèle d'affaires de la télévision conventionnelle est «brisé», notamment à cause de la fragmentation des auditoires et de la baisse des revenus publicitaires.

Il a toutefois souligné que Radio-Canada ne disposait pas des mêmes moyens que ses concurrents pour faire face au changement. Ainsi, la société d'État ne peut emprunter d'argent pour traverser la tempête.

Le gouvernement lui ayant refusé du financement temporaire, l'entreprise a récemment dû sabrer dans son effectif, modifier sa programmation et vendre des actifs pour boucler son budget de 2009-2010.