Le cabinet fédéral envisage la mise sur pied d'un fonds d'aide de 150 millions $ aux télédiffuseurs privés, afin d'aider les stations de télévision et leurs téléjournaux, a appris La Presse Canadienne de sources informées.

Les membres du comité du cabinet chargé des priorités et de la planification se sont réunis mardi pour discuter des options susceptibles d'aider les diffuseurs, qui se disent aux abois.

Ces discussions ont eu lieu le jour même où Canwest Global Communications faisait face à une autre échéance pour la conclusion d'un calendrier de remboursement de sa dette avec ses prêteurs. Simultanément, le gouvernement annonçait la création d'un fonds de près de 1 milliard $ pour financer les garanties du fabricant sur les nouveaux véhicules vendus par GM Canada et Chrysler LLC.

Les groupes Quebecor, Canwest et CTVglobemedia ont tous fait du lobbying auprès du gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper pour qu'il leur propose une aide à la fois à court et à long termes. M. Harper a rencontré le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, et celui de Canwest, Leonard Asper, au cours des derniers mois.

Le fonds de 150 millions $ dévolu à la programmation locale serait axé sur les émissions de nouvelles et d'actualités, et favoriserait les petits centres urbains. Une formule serait élaborée pour assurer que les grands centres comme Montréal et Toronto n'accaparent pas la part du lion des argents.

Ce fonds profiterait à de grands diffuseurs privés comme TVA, CTV et Global. On ignore si la Société Radio-Canada pourrait en bénéficier, bien que les diffuseurs privés y soient vigoureusement opposés. La SRC fait face à un déficit de 170 millions $ cette année, et a annoncé 800 mises à pied.

Selon une source, des propositions circulent entre le cabinet et le ministère du Patrimoine canadien.

L'idée d'une aide à la télévision locale a l'appui d'une majorité au cabinet et au sein du groupe parlementaire conservateur.

Les diffuseurs privés disent que la baisse des revenus publicitaires entraînée par la crise financière compromet leur capacité à continuer de produire des émissions à contenu local et canadien de qualité. Plusieurs stations de télévision locales au pays ont fermé leurs portes ou sont à vendre.