À quoi ressemble Ugly Betty en vrai? Meredith Grey épousera-t-elle son McDreamy? Et les beautés désespérées habitent-elles vraiment sur Wisteria Lane? Notre chroniqueur Hugo Dumas, en mission spéciale à Hollywood, a fouiné dans les coulisses des émissions les plus populaires de la télé américaine et vous en dévoile certains secrets.  

Oui, il y a encore beaucoup de drames sur Wisteria Lane. Et au magazine Mode. Et dans les petites pièces de Seattle Grace aussi. Bref, on ne s'ennuie pas en regardant les grandes séries américaines. Voici la première tranche de notre reportage exclusif effectué à Los Angeles et qui vous transporte derrière les décors de Ugly Betty, Grey's Anatomy et Desperate Housewives. La semaine prochaine, place aux mystères de Lost et Ghost Whisperer, ainsi qu'à une visite guidée de la maison de Nora Walker de la série Brothers&Sisters

Première observation: America Ferrera, qui campe la célèbre Betty la laide, pèse au gros maximum 110 livres. Après une radiographie complète de ses vêtements et de son comportement, le constat s'impose: America Ferrera ne ressemble en rien à Betty Suarez, l'assistante un peu clownesque qu'elle incarne brillamment dans la délicieuse série Chère Betty.

 

C'est un splendide samedi matin à Los Angeles il fait 26 degrés et la comédienne de 24 ans porte une robe noire ajustée et des chaussures vertigineuses signées Christian Louboutin. Elle a tiré ses cheveux noirs vers l'arrière et sa voix a chuté d'une octave. Vraiment, sans ses affreuses lunettes en plastique, sa quincaillerie dans la bouche et sa garde-robe de pinata, America Ferrera est méconnaissable.

Elle parle lentement, gesticule peu. Et elle n'a même pas renversé la tasse de thé qui fume devant elle. Est-ce le signe annonciateur d'une métamorphose pour Betty au petit écran? Non, assure America Ferrera. Betty restera Betty, c'est-à-dire une jeune femme débrouillarde, attachante et spontanée, avec un penchant pour les ponchos à gros motifs criards.

«Les téléspectateurs s'attendent à ce que Betty se transforme en carte de mode. Si vous regardez l'émission depuis le début, vous avez constaté que son style a changé. Au départ, ce qu'elle portait, c'était vraiment ouache. Maintenant, Betty travaille chez Mode depuis deux ans, elle a évolué. Oui, ses vêtements demeurent colorés, mais elle incorpore des marques dans sa garde-robe. Si elle porte du Prada, ce ne sera pas une simple jupe noire, mais bien une robe rose avec des motifs fleuris, si Prada en fabrique, bien sûr», explique America Ferrera dans un grand éclat de rire.

«Betty porte encore des vêtements voyants dans la troisième saison d'Ugly Betty, mais elle a maintenant une silhouette, elle enfile du Yves Saint Laurent et du Dior. Ses vêtements sont plus cintrés. La costumière Patricia Field a dit: Betty travaille dans la mode, elle ne peut plus faire abstraction du milieu dans lequel elle évolue», enchaîne Vanessa Williams, covedette de Chère Betty.

À 46 ans, Vanessa Williams, alias Wilhelmina Slater, l'ennemie jurée de Betty, n'a jamais été aussi belle. Moulée dans une seyante tunique Michael Kors azur, de gros bracelets en or aux poignets, la chanteuse et comédienne attaque sans aucune trace de malaise le délicat sujet de la chirurgie plastique à Hollywood.

«Si ça prend un peu de Botox, pas de problème. Mais pas trop. En tant qu'actrice, je dois être capable de froncer les sourcils. Et je n'ai aucun problème à effacer quelques rides ici et là, c'est correct. Par contre, certaines comédiennes veulent tellement se rajeunir que les gens ne les reconnaissent plus. Leurs visages sont figés et ne bougent plus. Moi, je veux continuer de me ressembler. Et je ne toucherai jamais à mes lèvres», confie-t-elle.

Sous des dehors clinquants et superficiels, Chère Betty, une comédie qui mélange la telenovela, le feuilleton et la bande dessinée, aborde des sujets sérieux comme l'estime de soi et l'acceptation des différences.

La boîte aux lettres d'America Ferrera déborde d'ailleurs de lettres de jeunes ados qui la remercient de montrer à la télé autre chose qu'une femme brindille. Laide, laide, Betty est peut-être laide, mais elle est intelligente, pour citer Jean Leloup.

Radio-Canada démarrera la deuxième saison de Chère Betty le lundi 20 avril, à 20h.