Les syndicats de la FNC-CSN ont entamé des discussions avec la direction de TQS, question de savoir s'ils peuvent jouer un rôle dans la relance de la chaîne. La demande venait des syndicats. «Deux ou trois rencontres exploratoires ont eu lieu dans le dernier mois, a laissé échapper hier David Crête, porte-parole de TQS.

Jointe hier en début de soirée, Chantale Larouche, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), a confirmé nos informations. «À la suite des rumeurs sur la future programmation de TQS (qui pourrait présenter davantage de nouvelles), nous avons voulu voir si nos membres pouvaient y avoir un avenir. Mais pour l'instant, on brise seulement la glace. Ce sont des rencontres exploratoires, très préliminaires, a-t-elle tenu à spécifier. On est encore loin d'une négociation.»

Les membres du syndicat n'ont pas encore été informés. Mme Larouche a précisé qu'un communiqué était déjà prêt à être envoyé à ses membres aujourd'hui. Pour l'instant, TQS ne produit qu'une seule émission à l'interne, 110 %. La chaîne souhaite se limiter au rôle de diffuseur, en achetant des productions externes. Comment le syndicat pourrait être intégré dans la nouvelle programmation? Par des ententes avec des producteurs indépendants? «Cela reste hypothétique. Il est encore beaucoup trop tôt pour s'aventurer sur ce terrain», répond David Crête.

Ces rencontres se déroulent alors que TQS et les syndicats s'affrontent devant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). En décembre dernier, la CSN et la FCFP de Québec déposaient une requête de quelque 300 accusations, notamment de «pratiques déloyales». Les audiences reprenaient hier. «TQS a incité des gens à renoncer à leurs droits, allègue Chantale Larouche. Par exemple, un cadre de TQS a essayé d'acheter un représentant syndical en lui offrant une voiture (Kia) et une rénovation de sa salle de bains».

TQS refuse pour l'instant de commenter. «Nous ne sommes même pas rendus à la moitié du processus (devant le CCRI). Il est donc encore trop tôt pour parler. Mais chose certaine, nous allons nous défendre», a indiqué David Crête.

Mme Larouche assure quant à elle que les rencontres avec la direction de TQS ne changent rien au processus devant le CCRI. Le syndicat n'entend pas modifier ou abandonner ses plaintes en échange de concessions pour ses membres. «Nous ne sommes pas en négociations avec TQS, insiste-t-elle. Il s'agit seulement de rencontres. Notre position devant le CCRI ne change pas, nous voulons gagner.»