La dernière soirée télévisuelle de 2008 était avant tout un marathon radio-canadien. Il a commencé avec L'Île des perdus de Gérard D. Laflaque, une parodie de Lost mettant en vedette les visages politiques de 2008. L'idée était bonne, mais le concept et l'aspect technique ont semblé l'emporter sur le contenu de l'émission, dont les punchs étaient trop prévisibles. Ce n'est pas bien grave, tant les caricatures sont bien faites - on peut rire sans mettre le son. Une sorte de mise en bouche pour la suite.

Tout le monde en parle a été le clou de la soirée. On craignait la redite avec des invités qu'on avait déjà vus à l'émission; on a eu droit à une foule de surprises et à un véritable rendez-vous de réconciliation, comme on l'espère au jour de l'An - on devrait envoyer ce concept à Gaza. Il n'y a qu'au Québec qu'on peut réunir une telle liste d'invités sur un plateau, et le couple Charest-Marois a volé la vedette. Ahurissant de les voir réunis et s'envoyer la balle de la sorte. C'était encore meilleur avec l'arrivée de Chantal «chouchou» Hébert. «Vous avez fait garder Mario?» leur a lancé Dany Turcotte. Même Guy A. Lepage, qui s'est pincé publiquement avec l'ex-chef de l'ADQ, lui a souhaité la bonne année!

 

Le plus étonnant dans cette édition spéciale de TLMEP est que les politiciens ont volé la vedette... aux vedettes. Comme si, les campagnes électorales terminées, tout ce beau monde était en mode cool et oubliait la langue de bois. La complicité presque troublante entre Jack Layton et Gilles Duceppe (ils ont avoué s'être vus nus dans les vestiaires du gym), l'intelligence d'Amir Khadir, la camaraderie entre les maires de Montréal et de Québec, la rivalité respectueuse de Marois et Charest, qui ont dit de très belles choses sur la vocation politique, tout cela a contribué à les humaniser de façon vraiment spéciale. La faute au champagne? On a ri, réfléchi, été émus, bref, une émission qui s'adressait autant au coeur qu'à la tête et une formule à répéter.

Dufort et Salvail fidèles au poste

On pouvait voir le même soir Stéphane Rousseau et Louis-José Houde boire du champagne à deux postes en même temps. Ils étaient à TLMEP et à Dieu merci - l'année est finie à TVA, en compagnie de Lise Dion et Claudine Mercier. L'émission d'Éric Salvail ne fera jamais la une des journaux pour ses scandales et c'est pour ça que le public l'aime. C'est drôle, sans conséquence, gentil, surprenant surtout pour les invités plongés dans des improvisations grotesques. On a eu droit à Stéphane Rousseau en preacher, Lise Dion en chaperon rouge trash, Claudine Mercier en femme enceinte et Louis-José Houde en loser des bas quartiers. L'improvisation de groupe a donné lieu à un gros french entre Louis-José et Stéphane... Gaston Lepage a remis le trophée à Rousseau, qui le méritait amplement tellement il s'est donné corps et âme au jeu.

Et que serait une fin d'année sans la traditionnelle revue d'Infoman, devenue presque aussi incontournable que le Bye Bye? Un must, dont on ne change pas la formule gagnante. Les surprises de cette édition 2008: Jean-René Dufort qui est allé rencontrer Sarah Palin en Alaska pour lui dire qu'au Québec, on n'est pas tous aussi cons que les Justiciers masqués (elle a ri et affirme nous pardonner!); le ministre Claude Béchard qui signe un contrat avec Jean-René Dufort lui permettant de continuer à le niaiser malgré le cancer qu'il a surmonté; une entrevue avec Ingrid Bétancourt qui promet de venir faire un tour chez nous à la fin de 2009; une course à vélo avec le maire Tremblay sur le circuit Gilles-Villeneuve («la seule route pavée de Montréal»); Mario Dumont qui songe à devenir chroniqueur pour Infoman et Maxime Bernier qui pulvérise la biographie de son ex, Julie Couillard, au canon... Tout cela en bonus des lapsus, bloopers, incohérences et moments psychotroniques captés par les impitoyables caméras d'Infoman. C'est, chaque fois, du bonbon.