Pendant le marathon radio-canadien du 31 décembre, les «vrais» personnages qui ont marqué l'année qui s'achève démontreront qu'ils sont souvent plus farfelus que leurs imitateurs.

«Une musique kétaine juxtaposée à une image vidéo peut battre n'importe quelle perruque», s'amuse Jean-René Dufort. Un cas notoire, où la réalité s'est avérée plus délirante que la fiction: les meilleurs moments de la commission Gomery répertoriés par Infoman, qui battaient la parodie du Bye Bye 2007 de RBO.

Amener les acteurs de l'actualité politique à révéler leur clown intérieur (avec un peu d'aide du montage, d'images d'archives et de «scratch vidéo»), voilà où réside le génie d'Infoman, qui cette année offre son huitième spécial de fin d'année. «Lise Thibault qui témoigne, cela vaut 100 000$! Personne ne peut être plus drôle que ça.»

Dufort qui, depuis plus de 10 ans, honore de sa culottée présence les événements de presse les plus officiels, qualifie de «parasitisme mutuel» le rapport entre Infoman et les politiciens.

«Ils ont besoin de nous et on a besoin d'eux. L'émission n'a pas changé, depuis ses débuts. On reste la même gang de bébés qui rit devant des affaires à la télé», exprime celui qui a été témoin de l'évolution du paysage politique. «En vieillissant, on devient nostalgique. Avec Mario Dumont qui annonce qu'il quitte la politique, je me suis rappelé du temps de La fin du monde est à sept heures, où on avait peinturé son autobus à la gouache. On s'attache aux politiciens.»

Bonne année Jean-René!

De la politique, cela n'a pas été une rareté en 2008, qui nous laisse avec une indigestion d'élections. On suppose que Stéphane Dion - que Dufort qualifie de «Caliméro» de la politique fédérale - sera de la fête.

«Il m'a toujours énormément fait rire, je le trouve attachant. On a joué au hockey ensemble.» Or, cette camaraderie sportive n'a pas plu aux rivaux. «On a voulu appeler Stephen Harper, pour qu'il proroge l'année, mais il ne nous a pas rappelés.»

Mais Dufort ne s'inquiète guère des sautes d'humeur de ses « amis » politiques, sachant qu'ils reviennent toujours...

«Parfois, nos amis cessent de l'être. Ça va et ça vient. On essaie de garder nos distances : il peut arriver qu'une semaine, quelqu'un fasse quelque chose de bien, pour ensuite se ridiculiser la semaine d'après.» Quant à Stéphane Dion et Mario Dumont, Dufort promet que leur abonnement à Infoman se poursuit, même s'ils ont quitté la direction de leur parti. «Tant qu'ils seront au pays, on ne les lâchera pas.»

Du contenu de ce spécial de fin d'année, Dufort ne divulgue rien, à part pour dire que le thème musical est du groupe de hip hop néo-brunswickois Radio Radio. «Au fil des ans, nous avons élargie notre couverture de l'actualité sur toute la francophonie canayenne. Les gens nous disaient qu'ils étaient tannés de n'entendre parler que des viaducs et des ponts de Montréal.»

Quand décembre revient...

«De tous ceux qui font les revues de fin d'année, nous partons les derniers. Au début décembre, après la saison régulière, nous commençons à penser au spécial», indique Jean-René Dufort, qui révèle que le contenu de la revue d'Infoman comportera 50% de « meilleurs moments» et 50% de matériel inédit.

«Comme nous ne sommes pas seuls à faire une revue de fin d'année, nous avons le luxe de ne choisir que ce qui nous intéresse. Par exemple, on ne verra pas Julie Couillard à notre émission, parce qu'on l'a assez vue ailleurs. Ce qui nous intéresse, c'est moins le sujet que le traitement qu'en font les médias.»

Il faut en profiter pendant que ça passe, parce qu'Infoman n'immortalisera jamais sur DVD ses spéciaux de fin d'année (la négociation des droits étant chose trop complexe). Par contre, prévient Dufort, Infoman diffusera ses «restants du jour de l'an» à son retour des vacances des Fêtes, en janvier.

Rien n'échappe à l'impayable Infoman. Monsieur Ignatieff, tenez-vous-le pour dit...

Infoman, Spécial de fin d'année, à Radio-Canada le 31 décembre à 22 h.