Il y a documentaire et documentaire. Demain soir à Découverte - Radio-Canada, 18h30 - vous verrez le premier épisode de ce qui se fait de mieux dans le genre. Planète terre, une série venant de la BBC et du producteur de La planète bleue, vous montre des images extraordinaires d'animaux qui se battent pour survivre, qui s'amusent ou se font attraper par un plus fort.

" Il faut conter des histoires " dit un Charles Tisseyre emballé autant que nous par la beauté de cette production. Et il y en a. L'éléphanteau qui a perdu sa mère dans une tempête de sable, qui retrouvera sa piste, mais la prendra à l'envers. L'ours blanc mort d'épuisement devant une harde de morses bien dodus.

Cet oiseau paradisien dans la jungle tropicale qu'on voit de dos faire la cour à une femelle. Il est noir, fait la roue comme un petit paon, mais la femelle part réfléchir. On rit. Il se retourne et il porte un masque bleu pale. Une beauté. Comment a-t-elle pu résister?

L'idée de la série de 11 épisodes était de nous montrer les animaux dans leur état naturel, sans qu'ils soient perturbés par la quarantaine de caméramans qui ont tourné pendant 2000 jours dans 200 lieux différents.

Un hélicoptère qui vole trop bas effraie les animaux et provoque un comportement qui n'est pas naturel. On le fait voler plus haut avec une caméra installée sur un gyroscope. Vous verrez des hardes de caribous qui migrent dans la toundra arctique. Vous les verrez de haut mais aussi du sol. Et quand les loups affamés essaieront de les distraire pour capturer un petit, vous suivrez la fuite effrénée du jeune.

Je ne vous dis pas la fin.

Pendant que les manchots se collent ensemble pour survivre à moins 50 degrés Celsius dans la noirceur de l'Antarctique, l'ours blanc se réveille à l'autre pôle et sort de sa tanière. Une femelle que ses deux petits finiront par suivre, voyant le soleil pour la première fois. Tout ce beau monde a faim. On doit vite trouver des phoques.

Quand vous verrez les éléphants chercher l'eau, une image vous montrera de près de gros pieds plein de poussière. Immenses, menaçants.

Vous verrez des cerisiers fleurir en moins d'une minute, transformant le paysage. La forêt boréale rachitique en hiver verdir au printemps.

Vous verrez le léopard de l'Amour en Russie. Il n'en reste que 48.

Pour capter des images du léopard des neiges qui vit au nord du Pakistan, l'équipe a dû se taper trois séjours de huit semaines. Zéro image au premier. Dix secondes au deuxième. Puis, défense d'y aller car les Américains cherchaient Ben Laden dans le coin. Ils ne l'ont jamais trouvé, comme on sait, mais les caméramans ont pu rapporter des images au troisième voyage.

Les 10 documentaires suivants iront plus loin dans les histoires amorcées demain.

La série a été coproduite par Radio-Canada, qui a refusé de révéler le montant de son investissement. Elle est en haute définition, ce qui donne des images d'une précision parfaite. On croirait y être.

On en a jusqu'au 10 juin.