André Arthur est là pour rester. Malgré la controverse suscitée par la présence sur les ondes du coloré personnage qui porte à la fois la casquette d'animateur et celle de député, TQS n'a pas l'intention de cesser la diffusion de son émission.

Mercredi, au lendemain des élections fédérales, André Arthur, réélu dans la circonscription de Portneuf-Jacques-Cartier, animait la première du Midi avec André Arthur à TQS. Or, l'animateur recevait l'ex-ministre des Affaires étrangères et député réélu de Beauce, Maxime Bernier.

 

M. Arthur en a profité pour prendre la défense de l'homme qui a été montré du doigt après avoir apporté des Jos Louis aux soldats canadiens en Afghanistan. Il a déclaré que ces réactions étaient une «affaire de snobisme». André Arthur a également commenté en ondes les résultats du scrutin.

En total désaccord avec l'idée qu'un parlementaire soit à la tête d'une émission de télévision, la députée bloquiste dans la circonscription de Québec, Christiane Gagnon, a décliné l'invitation qui lui avait été faite de participer à l'émission.

La direction du Mouton noir ne semble toutefois pas s'inquiéter outre mesure du tollé soulevé par la présence en ondes de l'animateur-député. La station a bien l'intention de continuer à diffuser l'émission. «C'est un député indépendant», souligne Robert Montour, directeur de la programmation de TQS. Il rappelle également que M. Arthur a plus d'expérience en tant qu'animateur que comme parlementaire.

En ce qui concerne le refus de Christiane Gagnon de participer à l'émission, M. Montour dit respecter cette décision. «Il y a plein de gens qui ne veulent pas aller non plus à Tout le monde en parle», donne-t-il en exemple.

Mais du côté du Bloc québécois, on ne voit pas les choses du même oeil. L'idée qu'un parlementaire interroge à la télévision d'autres élus, c'est très discutable sur le plan de l'éthique, estime Christiane Gagnon. «Imaginez si cinq ou six députés avaient leur émission. C'est vraiment se donner le beau rôle. S'il (André Arthur) veut être animateur, qu'il le reste et qu'il ne se présente pas comme député», ajoute-t-elle.

Par ailleurs, le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), François Bourque, refuse de condamner André Arthur. «Légalement, il a le droit de faire ça, explique-t-il. Mais est-ce que ça soulève un enjeu éthique? Je pense que oui.»

M. Bourque ne considère toutefois pas l'animateur comme un journaliste. En ce sens, il n'a pas à se plier aux mêmes règles de déontologie. «Les citoyens qui viennent de le réélire savaient très bien qu'il allait faire de la télé, rappelle-t-il. Les choses se sont faites en toute transparence.»