Le couple Marie-José Raymond-Claude Fournier se réjouit du jugement de la Cour supérieure du Québec, qui condamne Radio-Canada et Mario Clément à lui verser 200 000 $ en dommages et intérêts pour avoir sévèrement critiqué sa minisérie Félix Leclerc.

«Je suis contente de la façon dont la Cour blâme Radio-Canada. Le juge (Richard Wagner) reconnaît le bien-fondé de notre cause sur chacune de nos prétentions. Il a quand même dit qu'il s'agissait de choses très graves, de gestes et de propos abusifs et démesurés», indique la productrice.

 

La somme de 200 000 $ reste toutefois largement inférieure aux 4,3 millions réclamés par les demandeurs. «Cette partie, je m'en suis très peu occupée, assure Mme Raymond. Ce qui est accordé comme dommage, je ne connais pas assez ce qui se fait (en jurisprudence) pour répondre à cela.»

Elle estime que le jugement créera un précédent favorable aux créateurs, trop souvent brimés selon elle par le diffuseur public.

«C'est un jugement très, très important pour les créateurs qui travaillent avec Radio-Canada. Je crois qu'il y a beaucoup d'abus de pouvoir à Radio-Canada. Vous savez, les autres diffuseurs, généralement, quand ils font une erreur, ils s'excusent très rapidement. Radio-Canada ne s'excuse jamais, à moins que des exemples m'aient échappé.»

Le 2 mars 2005, Mario Clément, alors directeur des programmes de Radio-Canada, a qualifié Félix Leclerc de «pire série» qu'il ait vue dans une conférence de presse téléphonique avec quelques journalistes.

Dans son jugement, la Cour soutient que les gestes et propos de Mario Clément «représentent un abus de droit et un règlement de comptes tout aussi inattendus que répréhensibles».

«Nous prenons acte de la décision, indique Marc Pichette, directeur des relations publiques de Radio-Canada. Bien que nous soyons déçus de l'issue du litige, nous sommes néanmoins satisfaits que le montant exigé ait été réduit de 4,3 millions à 200 000 $. Pour le reste, nous en analysons encore les détails, alors nous ne ferons pas de commentaires.» Radio-Canada n'écarte pas la possibilité d'interjeter appel.

Mme Raymond et M. Fournier sont aujourd'hui responsables du projet de numérisation de films québécois Éléphant, affilié au groupe Quebecor. Ils ne travaillent sur aucune production cinématographique ou télévisuelle.