Gilbert Sicotte, qui a été congédié par le Conservatoire d'art dramatique de Montréal hier en fin de journée, a parlé pour la première fois, au micro de Paul Arcand, depuis les allégations de harcèlement psychologique et d'abus de pouvoir révélées par Radio-Canada en novembre dernier.

Ce matin, le comédien et professeur a mentionné qu'il était triste de la tournure des événements et qu'il regrettait d'avoir blessé des étudiants. Toutefois, il s'explique mal la décision du Conservatoire de mettre fin à son contrat.

«Ce qui me surprend, c'est que pendant toutes ces années-là, les commentaires de la direction étaient toujours qu'ils étaient heureux de m'avoir, de mon enseignement. Et tout à coup, cette année, ceci arrive», a dit Gilbert Sicotte à l'émission Puisqu'il faut se lever, du 98,5 FM.

À propos de ses méthodes d'enseignement, il n'a pas nié avoir déjà levé le ton envers des étudiants. «J'n'ai pas un enseignement dans le velours et qui dit que c'est parfait. Moi, je dis plutôt c'est quoi la prochaine étape, il faut continuer d'avancer. On ne se satisfait pas juste de ça, on continue d'avancer. Le métier demande de plus en plus que les gens soient équipés le mieux possible.»

Rappelons que Radio-Canada avait fait état, le 15 novembre dernier, d'allégations d'abus de pouvoir et de harcèlement psychologique à l'encontre du professeur. M. Sicotte avait alors été relevé de ses fonctions, le temps de faire le point sur le sujet. Hier en fin de journée, l'établissement a mentionné dans un communiqué qu' «à la lumière des conclusions d'une enquête indépendante et approfondie», le contrat de travail du professeur a été rompu.

À l'entrée du conseil des ministres à Québec, la ministre de la Culture, Marie Montpetit, a affirmé que «le conservatoire est indépendant dans sa décision et une enquête a été faite», poursuivant qu'elle n'émettrait aucun autre commentaire.

Hélène David, ministre responsable de l'Enseignement supérieur, a pour sa part indiqué que «le conservatoire a fait son travail, a pris sa décision».

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse