Un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent son actualité.

James Hyndman se promène toujours autant entre le cinéma, la télé et le théâtre. En 2016, il a tenu le rôle principal du film de Denis Côté Boris sans Béatrice, et a gagné un Gémeaux pour un rôle de soutien dans la série Au secours de Béatrice. Le comédien sera à l'affiche du théâtre Prospero du 25 septembre au 21 octobre dans la pièce de l'auteur norvégien Arne Lygre, Je disparais, mise en scène par Catherine Vidal.

Présenter du théâtre étranger contemporain

Pour

«Il y a de grandes voix qui parlent du monde, non pas de la Norvège ou de la Sibérie, mais de l'humanité. Ils nous parlent ainsi de notre propre humanité, mais autrement parce qu'ils viennent de cultures différentes. Il faut que les artistes d'ici puissent s'exprimer à partir de la réalité qui est la leur, il faut des créations québécoises au théâtre, mais il faut aussi une porte ouverte sur ces auteurs étrangers parce que c'est essentiel de les entendre.»

La diminution de la critique

Contre

«Je suis en désaccord total avec ceux qui estiment que la critique n'est que le produit d'artistes frustrés qui profitent de leur statut pour régler leurs comptes. La critique est importante si elle est réelle et informée. Je suis pour une critique faite par des gens qui sont passionnés de théâtre et qui sont capables d'accompagner le travail des créateurs en les faisant réfléchir. Les artistes qui se refusent à l'entendre se privent d'un outil de plus, et surtout d'une voix autonome, pour aller plus loin dans leur travail.»

Les lectures sur scène

Pour

«J'en fais depuis 10 ans et j'adore ça. C'est une occasion d'entrer dans le travail d'un écrivain, en dehors de toute mode, cliché ou esbroufe. Quand on fait résonner ces voix devant une salle pleine, au Quat'Sous à Montréal et au Musée national des beaux-arts de Québec, on voit des gens qui ont soif. Ils ont envie de décrocher de la vitesse du monde contemporain, du fast food à penser, dans un endroit où une parole profonde et intelligente peut se développer en eux. Ce sont des moments de communion entre le public, un écrivain et un acteur.»

Le débat entre le cinéma d'auteur et le cinéma populaire

Contre

«C'est des sornettes tout ça. Il y a du bon et du pas bon, c'est tout. Je ne me priverai certainement pas pour aller voir un Bourne, ni pour aller voir un bon film d'auteur, ou du cinéma qui est à la fois d'auteur et populaire, comme du Jacques Audiard. Il y a du cinéma d'auteur qui n'intéresse personne, et entre ça et un bon film plus populaire qui fonctionne, des fois je vais choisir le film populaire. Mais des fois aussi je vais choisir le film d'auteur raté, parce qu'on sent qu'il y a quelque chose dedans.»

La rétrospective Charles Binamé à la Cinémathèque

Pour

«Je suis content pour lui parce qu'il a fait toutes sortes de choses. C'est un homme curieux et qui a laissé une trace. J'ai eu la chance de faire partie du film Eldorado, qui a été important pour moi, mais aussi pour les spectateurs. Je suis d'ailleurs très heureux d'aller le présenter dimanche. Je m'aperçois que ce film est resté dans les souvenirs, dans les références de ceux qui l'ont vu. C'est quand même même assez rare d'avoir l'occasion de participer à quelque chose comme ça.»

S'afficher sur les réseaux sociaux?

Contre

«Je ne m'affiche nulle part et je ne regarde rien. Je sais qu'il s'y passe aussi des choses intéressantes, je ne suis pas juste réac ! Mais en bon français, je ne veux rien savoir de ça. J'ai l'impression que ça participe d'une folie collective qui embrouille tout. Ce n'est pas mon affaire à moi, car j'aime trop avoir un minimum de silence et d'intériorité. Comme acteur, je trouve aussi qu'il est bon d'apparaître dans un personnage vierge de tout a priori, pour que les gens soient prêts à faire le saut dans l'imaginaire avec nous.»