Pour la première fois de son histoire, le Rideau Vert présentera une création estivale en juillet prochain. Dans le cadre des célébrations du 375anniversaire de Montréal, la compagnie proposera Molière, Shakespeare et moi, une création d'Emmanuel Reichenbach (celui qui a signé les adaptations théâtrales des films Intouchables et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?).

La mise en scène est signée par Charles Dauphinais. Ce dernier dirige une distribution avec de grosses pointures comiques, qui inclut entre autres Anne-Élisabeth Bossé, Linda Sorgini, Carl Béchard, Mathieu Quesnel, Roger La Rue, et aussi Simon Beaulé-Bulman (le séminariste qui vénérait Sarah Bernhardt dans La divine illusion de Michel Marc Bouchard, au TNM, en novembre 2015), ainsi que René Rousseau et Philippe Robert.

On parle de la pièce comme d'une «comédie ubuesque et déjantée» sur un pan de l'histoire de Ville-Marie. «Un croisement entre Woody Allen, Astérix et Monty Python.»

L'action se déroule à la fin du Régime français, en 1750, alors le personnage de Thomas Beaubien (Beaulé-Bulman), un dramaturge fictif, se heurte au pouvoir établi, aussi bien politique que religieux, de son époque. Coincé par le syndrome de la page blanche, l'auteur retrouvera l'inspiration avec les conseils de Molière et Shakespeare, rien de moins! «Ces deux figures tutélaires de l'auteur sont par ailleurs associées à l'un des deux peuples fondateurs du Canada», explique le metteur en scène Charles Dauphinais. Ce dernier souligne qu'il s'agit bien «d'une fausse pièce historique sur Montréal». Il s'est entre autres inspiré du film Mighty Aphrodite de Woody Allen, pour les anachronismes et les clins d'oeil à travers les époques.

Un bien-cuit à Montréal

Mathieu Quesnel jouera un coureur des bois complice de Beaubien; tel «le Sganarelle de Don Juan». Anne-Élisabeth Bossé sera une tenancière de bordel. La vedette des Simone connaît Dauphinais et Reichenbach pour avoir travaillé avec la compagnie le Théâtre Sans Domicile Fixe et sa trilogie ludique: Pour en finir avec Shakespeare, Pour en finir avec Feydeau et Pour en finir avec Alexis Martin. Cette fois, c'est avec Ville-Marie que les créateurs vont régler leurs comptes, avec leur humour irrévérencieux et grinçant comme seules armes. «On va faire un bien-cuit à Montréal», rigole le metteur en scène.

Plus sérieusement, Charles Dauphinais avance que la pièce jette aussi un regard sur «la place de l'art dans nos vies comme moteur de révolution sociale».

C'est Gilbert Rozon, commissaire aux célébrations du 375anniversaire de Montréal, qui a proposé à la directrice artistique du Rideau Vert, Denise Filiatrault, de présenter une comédie estivale en marge de la saison 2016-2017. La seule fois où le Rideau Vert avait produit une pièce en juillet, c'était une reprise d'Évangéline Deusse d'Antonine Maillet, dans le cadre du programme Arts et Culture des Jeux olympiques de Montréal, en 1976. Molière, Shakespeare et moi est donc la première création originale hors-saison présentée en été.

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Billets en prévente pour les abonnés du Rideau Vert jusqu'au 10 février, puis en vente libre dès le 11 février. À l'affiche du 4 au 22 juillet.