Quinze ans, dix spectacles, dix membres: le Théâtre de la banquette arrière jongle avec les chiffres cet automne. Fondée en 2001 par des finissants du Conservatoire d'art dramatique de Montréal, cette troupe propose toujours des spectacles qui divertissent avec intelligence. Depuis mercredi au Théâtre Denise-Pelletier, la compagnie revisite un classique: Le timide à la cour, comédie du Siècle d'or espagnol signée Tirso de Molina.

Sophie Cadieux

La comédienne estime que l'une des forces de la compagnie, c'est de permettre à ses interprètes de sortir de leur zone de confort. «On s'efforce de se donner entre nous des rôles qui ne font pas partie de notre casting habituel.»

Anne-Marie Levasseur

«C'est quoi l'ADN de la compagnie? Le collectif, la meute, la complicité, l'unicité. On se connaît depuis 18 ans, en comptant nos trois années au Conservatoire.»

Lise Martin

«On met toujours la troupe de l'avant, au lieu de l'interprète. Il n'y a pas d'égo. Une troupe au service du spectacle et des personnages, et non des acteurs sur une scène qui racontent une histoire.»

Éric Paulhus

«J'aime bien le rythme de la compagnie: on monte une production durant deux mois, on se laisse pour nos carrières individuelles, puis on retrouve un an plus tard sur un autre projet - tout en s'accordant la liberté de s'impliquer ou pas dans une création. On se fait des bilans aux cinq ans. Là, on est dû pour un lac-à-l'épaule, à l'automne.»

Photo Bernard Brault, La Presse

Lise Martin

Renaud Lacelle-Bourdon 

«Je suis content de mettre ma carrière entre parenthèses afin de retrouver naturellement le collectif. C'est toujours enrichissant pour l'acteur, ce plaisir continu de jouer ensemble. Comme quoi l'apprentissage n'est jamais terminé au théâtre.»

Mathieu Gosselin

«Le processus de création est simple: on se réunit pour trouver une pièce qui "parle" aux 10 membres; ensuite, on se demande avec quel metteur en scène et dans quel lieu on veut se produire. On n'avait jamais monté de classique, sauf notre show de finissants au Conservatoire, qu'on a repris en autogéré à la salle Fred-Barry en 2002 [Les femmes de bonne humeur, mis en scène par Serge Denoncourt].

Photo Bernard Brault, La Presse

Renaud Lacelle-Bourdon

Sébastien Dodge

«En 2001, quand on a fondé la Banquette arrière, je rêvais de gloire et de grands rôles classiques. J'étais très naïf et pas vraiment conscient du fonctionnement des compagnies, de l'offre et la demande théâtrale. Je n'avais aucune idée de ce que l'avenir nous réserverait. Mais je suis heureux de la suite des choses... même si je ne fais pas partie de la grande famille TVA.» 

Simon Rousseau

«J'avais proposé comme nom de troupe: Le club de théâtre Canadiens de Montréal. Ça n'a pas passé au comité (rires). [...] Sérieusement, on a toujours bien travaillé ensemble, même au temps du Conservatoire. En vieillissant, c'est le fun de voir que notre casting change en même temps que nous.»

Alexandre Fecteau, metteur en scène invité

«Avec la Banquette, ce sont les interprètes qui choisissent le metteur en scène, et non l'inverse. J'aime travailler avec cette troupe, car ils sont soudés, complices et vont chercher de nouvelles énergies. Je suis en confiance et ça me permet d'explorer toutes sortes de directions. C'est un terrain fertile, à la fois ludique et engagé dans la création.»

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N.B. La troupe compte deux autres membres: Rose-Maïté Erkoreka et Amélie Bonenfant.

Photo Bernard Brault, La Presse

Sébastien Dodge