Depuis 30 ans, Roger La Rue est très actif au théâtre. Le comédien a été beaucoup dirigé par André Brassard et il a fait partie des premières créations de Dominic Champagne. En sortant de l'École nationale de théâtre, en 1983, il croyait qu'il deviendrait un acteur de tragédies. Or, depuis quelques années, on le retrouve surtout dans des comédies.

Cet été, vous jouez dans Sacrée famille  au Théâtre Saint-Sauveur, mise en scène par Alain Zouvi. Une comédie de situation de Carl Ritchie, un auteur originaire de Fredericton et installé à New York. Parlez-nous de la pièce.

C'est presque une pièce fétiche des théâtres d'été québécois. C'est le metteur en scène Michel Poirier qui l'a d'abord découverte et adaptée en 2007, au Théâtre Beaumont Saint-Michel. Sacrée famille a été reprise à L'Assomption, en 2010. Et on la remonte à nouveau. 

Quel est le sujet ? 

C'est l'histoire d'un conflit familial, d'un choc de valeurs, entre un père réactionnaire, bourré de préjugés, et ses deux enfants. Son fils est gai et sa fille veut se marier avec un Juif. Je joue ce père incapable de tolérer les choix de vie des siens. Danielle Proulx incarne ma femme, une mère plutôt aimante et conciliante. 

Vous être très présent au théâtre, parfois à raison de quatre ou cinq pièces par saison. Et vous faites aussi beaucoup de théâtre d'été. C'est important ?

J'ai été chanceux, parce que je suis souvent tombé sur de bonnes pièces, dont trois créations de Michel Marc Bouchard. Au début de ma carrière, c'est grâce au théâtre d'été que j'ai pris du galon, en travaillant avec entre autres Michel Forget. Dans les années 80, on pouvait faire 10 représentations par semaine ! Et je dois aussi gagner ma vie. 

Votre plus beau souvenir d'été ?

En 2001, je jouais avec Janine Sutto dans Mal de mère, au Théâtre de la Dame Blanche, au Parc de la Chute-Montmorency. Ç'a été un succès : on l'a jouée 102 fois ! L'après-midi, j'allais me balader à l'île d'Orléans. Et j'y ai acheté un chalet où je vais encore chaque été. Partager la scène seul avec Janine et profiter en même temps de l'île d'Orléans, c'est merveilleux ! 

Qu'avez-vous appris en collaborant avec Janine Sutto, cet été-là ? 

La rigueur et la constance, à tous les soirs. Janine m'a aussi montré l'importance de l'écoute au théâtre. L'écoute, ce n'est pas seulement suivre les répliques des autres interprètes. C'est surtout comprendre ce que ton partenaire de jeu ressent sur la scène. 

Quel livre lisez-vous en ce moment ? 

Le roman La rose pourpre et le lys de Michel Faber. Le récit se déroule à Londres, durant le règne de la reine Victoria, en 1875. On suit l'apprentissage d'une jeune prostituée qui devient la maîtresse d'un parfumeur et change de vie et de milieu. J'aime lire sur l'Angleterre de l'époque victorienne.

Un drink estival ? 

J'adore le Campari soda, avec un quartier d'orange, de préférence sur une terrasse. 

Une musique qui rime avec la belle saison ? 

Le chanteur belge Stromae. Toutes les chansons de Stromae. 

En voyage, je ne pars jamais sans...

Un wetsuit pour la natation. Je suis un grand nageur. Mais je ne nage jamais dans les piscines, je n'aime pas ça. Je préfère les cours d'eau : le fleuve, les rivières, les lacs, la mer... Durant l'été, je suis donc toujours prêt à sauter à l'eau (rires) !

Sacrée famille, au Théâtre Saint-Sauveur, jusqu'au 29 août, les jeudis, vendredis et samedis à 20 h 30.