Une pièce de théâtre inspirée d'un roman de l'écrivain français Michel Houellebecq, retirée récemment de l'affiche d'un festival d'art en Croatie, à cause de la vision «négative» de l'auteur sur l'islam, sera finalement jouée, a annoncé mercredi le ministère de la Culture croate.

La pièce Les particules élémentaires, qui ne traite pas de l'islam, avait néanmoins été supprimée à la mi-mai du programme du Festival international d'été de Dubrovnik prévu en juillet, pour des «raisons de sécurité».

Mercredi, un conseil d'organisation du festival, qui a eu lieu au ministère de la Culture, a confirmé par un vote un programme incluant aussi Les particules élémentaires, indique un communiqué du ministère.

La pièce avait été retirée de l'affiche car le ministère de l'Intérieur croate avait établi qu'elle représenterait un «risque pour la sécurité», après avoir effectué une analyse du risque à la demande du gouverneur de la région de Dubrovnik.

Les autorités avaient estimé que «l'auteur est contestable (...) car il a prétendument des vues négatives sur l'islam et fait des déclarations négatives à l'encontre des musulmans», avait alors expliqué à l'AFP la directrice du festival, Ivana Medo Bogdanovic.

Les organisateurs du festival, le réalisateur croate de la pièce, Ivica Buljan, et d'autres artistes avaient dénoncé cette décision «scandaleuse» des autorités.

Le dernier roman de Michel Houellebecq, Soumission, livre de politique-fiction très polémique paru en janvier, imagine une France islamisée en 2022 après l'élection à la présidentielle du chef d'un parti musulman.

Le romancier, auteur français vivant le plus connu à l'étranger, avait fait scandale en 2001 lorsqu'il avait lancé que «la religion la plus con, c'est quand même l'islam». Il avait néanmoins reconnu récemment que «le Coran était mieux» que ce qu'il croyait avant de le lire.

Les musulmans représentent environ 1,5% des 4,2 millions d'habitants de la Croatie, pays membre de l'Union européenne où plus de 90% de la population est de confession catholique.

Toutefois la menace islamiste représente un défi sécuritaire dans les Balkans, notamment en Bosnie,  Serbie et au Kosovo, où des centaines de djihadistes ont été recrutés ces dernières années pour aller combattre en Syrie et en Irak.