Une pièce qui parle de physique quantique ? Oui, et c'est bon. Présentée à la Licorne, Constellations nous dit que c'est possible, que tout est possible.

Imaginez votre existence si vous n'étiez pas allé à ce rendez-vous qui a tout changé, si vous n'aviez pas raté cet avion qui est tombé, si vous aviez traversé la rue une seconde plus tôt...

Bienvenue en physique quantique. La pièce Constellations du Britannique Nick Payne évoque la vie d'un couple qui se fait et se défait sous nos yeux. Et toutes les avenues possibles qu'aurait pu emprunter leur vie si, et seulement si.

Pas besoin d'être physicienne comme Marianne (Stéphanie Labbé) ou apiculteur comme Philippe (Alexandre Fortin) pour comprendre les prémisses de cette pièce drôle et touchante qui fouille la complexité de la vie sur terre dans son quotidien, parfois le plus banal.

Marianne et Philippe se rencontrent lors d'un barbecue. Ils tomberont amoureux et seront amants... ou non. Ils se tromperont et se sépareront... ou non. Mais la mort, le cancer, est là, lui, inexorable. À moins que...

La pensée quantique n'est pas relativiste. Ces possibilités existent toutes, sans exception, et en même temps. Ainsi est fait le tissu de l'univers au niveau subatomique. Il ne saurait en être autrement pour l'humain, considérant notre petitesse dans l'infini.

C'est cet immense champ des possibles, fascinant et effrayant à la fois, que donne à entrevoir le très beau texte de Nick Payne.

Le metteur en scène Jean-Simon Traversy en fait une lecture subtile, mais précise et logique. Découpée au couteau dans une scénographie tout en surfaces vitrées, réfléchissantes.

En contrepoint, la musique et la présence constante de la chanteuse Fanny Bloom créent un climat chaleureux et réconfortant. Changeant de registre rapidement, les deux comédiens sont excellents. Ils sont beaux de tendresse et de vérité.

Le théâtre peut porter les masques de la comédie et du drame dans un même espace. Aborder de grandes questions existentielles et nous faire rire tout autant.

Cette courte pièce décrit avec brio la beauté et le mystère de la vie. En même temps.

À La Licorne jusqu'au 19 février.