Depuis leurs débuts, les Contes urbains, création d'Yvan Bienvenue et de Stéphane Jacques, proposent des histoires dures ou drôles, parfois trash, renversant le traditionnel conte de Noël, dans lesquelles les zones les plus troubles de la ville et de l'âme sont visitées.

Un nombre incalculable d'auteurs et d'interprètes ont défilé à La Licorne pour faire vivre ce spectacle. Mais, difficile à croire, la mise en scène (ou mise en conte) n'avait jamais été confiée à une femme! Yvan Bienvenue a remédié à la situation en la confiant à Brigitte Poupart. On ira encore plus loin pour rétablir l'équilibre, puisque les contes seront tous interprétés par des femmes, cette année.

«Un spectacle qui dure depuis 20 ans, c'est extrêmement rare dans notre métier aux contrats éphémères, note Brigitte Poupart. Chaque année, c'est un rendez-vous, mais ça demeure des contes différents chaque fois.»

Les textes écrits par Yvan Bienvenue, Michelle Blanc, Chantal Cadieux, Christine Germain, Stéphane Jacques, Stéphane Lafleur, Justin Laramée et Marcel Pomerlo seront livrés par France Arbour, Sandrine Bisson, Michelle Blanc, Martine Francke, Diane Lavallée, Dominique Quesnel, Léa Simard et Brigitte Poupart elle-même.

Collier de contes

La metteuse en scène voit ce spectacle comme un collier de contes qu'elle fait tenir sur un fil, ou alors comme si chacun était un court métrage.

«Quelque chose unit tous ces contes, comme dans un film choral. J'ai travaillé comme si j'avais à faire un film avec toutes ces vies qui sont en parallèle. Le deuil, la solitude et les confidences traversent ces contes. Ce sont toutes des histoires intéressantes, intrigantes, pleines de subtilité, les thèmes sont larges; on n'est pas dans le banal et le conventionnel. Par exemple, Michelle Blanc souligne le fait qu'à Noël, ce sont souvent les mères qui s'occupent de la nourriture, sinon, ce serait un Noël "congelé" ou au restaurant! Il y en a pour tous les goûts et pour plusieurs générations, puisque les interprètes ont de 30 à 70 ans.»

Bilan

Pour Brigitte Poupart, Noël a longtemps représenté une période de bilan et de mise au point, notamment parce que, pendant 10 ans, elle faisait la revue de l'année des Zapartistes, qui n'aura pas lieu en 2014, puisque le groupe est en réflexion à propos de cette formule.

«C'est très exigeant comme exercice. Ça fait 10 ans qu'on n'a pas de vacances à Noël: c'est zéro break! Les Zapartistes, ce n'est pas mort, c'est très vivant, mais nous prenons du recul, car nous voulons nous adresser à un public plus large et pas seulement à des gens qui pensent comme nous.»

Au Théâtre La Licorne, du 2 au 20 décembre.