Omnibus se refait une petite beauté avec cette Rue Fable qui sent l'inspiration insufflée par une direction artistique renouvelée.

Le fondateur d'Omnibus, Jean Asselin, était beau à voir avec ses copains, Réal Bossé et Sylvie Moreau, mardi soir à Espace libre. Les trois larrons se sont clairement amusés en préparant Rue Fable, une amusante histoire de ruelle étalée sur quatre saisons.

Au rythme de la musique de Vivaldi et de quelques autres compositeurs, six personnages vont faire de leur ruelle le théâtre de leurs petites misères et de leurs grands amusements.

Six voisins, six personnalités archétypales qui vont de l'ado turbulente (Audrey Bergeron) au vieux voyeur (Jean Asselin) en passant par le boxeur tourmenté (Bryan Morning), la vamp pulpeuse (Sylvie Moreau), la célibataire timorée (Émilie Sigouin) et le petit malfrat latino (Pascal Contamine).

Ils se croisent, s'espionnent, s'agacent, se chamaillent, s'aiment et se détestent, mais ils forment un écosystème autosuffisant, fragmenté par des séquences se situant hors du récit principal, avec des scènes plus saisonnières ou carrément déjantées.

Avec comme seul décor un mur, quelques éclairages évocateurs et une bande sonore pertinente, la fable s'installe, l'imaginaire s'envole. 

Les interprètes habitent complètement cet espace ouvert. Ils utilisent le mime, la danse, le théâtre physique, le cirque presque. Au diapason, l'humour ludique se décline en plusieurs registres qui vont du burlesque au fantaisiste en passant par le naïf, l'absurde et, malheureusement, plusieurs clichés, notamment sur les relations homme-femme.

Cette Rue Fable regorge malgré tout de moments suffisamment tendres et loufoques, hilarants et réfléchis pour rendre la soirée belle et le sourire constant.

On serait même heureux de retourner dans cette ruelle saisir quelques subtilités qui nous ont échappé au premier regard.

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À Espace Libre jusqu'au 15 novembre.