Les vedettes du téléroman Toute la vérité joueront pour la première fois ensemble au théâtre, chez Duceppe, la saison prochaine. Le couple sérieux du petit écran se diabolisera sur la scène en incarnant les amants les plus maudits du répertoire: la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont dans Les liaisons dangereuses.

«On joue des amoureux qui sont assez modèles et marquants dans Toute la vérité, note Julie Le Breton. Dans Les liaisons dangereuses, on ira complètement ailleurs, dans la peau de personnages pervers, machiavéliques et méchants. C'est fascinant de jouer un personnage qui n'a aucune empathie pour les autres.»

«Ce sont des personnages qui ont un grand code social, mais pas de morale, ajoute Éric Bruneau. Or, au-delà des choix douteux qu'ils font dans la pièce, nous devons aussi les rendre très humains. C'est notre défi.»

Souvent adapté au cinéma (notamment par Roger Vadim, Stephen Frears, Milos Forman), le célèbre roman épistolaire de Laclos a aussi inspiré une grande pièce à l'auteur britannique Christopher Hampton. C'est cette pièce que Serge Denoncourt va adapter et mettre en scène, en avril 2014, chez Duceppe. La distribution est incomplète, mais on sait que Magalie Lépine-Blondeau, Catherine Bégin et Annick Bergeron feront partie des victimes du couple d'aristocrates pervers et manipulateurs.

«La marquise et le vicomte se jouent des humains autour d'eux comme s'ils jouaient aux cartes, explique la comédienne. Ils s'en servent comme des pions pour arriver à leurs fins. Dans un but de vengeance, de pouvoir, de séduction.»

On sait déjà que Denoncourt veut adapter l'histoire, qui se passe dans les salons parisiens du XVIIIe siècle, dans le Paris du New Look de Christian Dior, à la fin des années 40. «J'ai hâte de commencer les lectures avec Serge, dit Éric Bruneau. C'est tellement riche comme oeuvre. Ils sont machiavéliques, mais, selon moi, ça provient d'un ennui, d'un désoeuvrement, d'une blessure. Il ne faut pas juger son personnage.»

«Ils ont trouvé une façon de se stimuler intellectuellement, qui est moralement douteuse. Ils se provoquent entre eux», poursuit sa partenaire.

Plein de projets

Avant de se lancer dans Les liaisons dangereuses, les deux comédiens ont aussi plusieurs autres projets en cours. Éric Bruneau est l'une des vedettes de Deux nuits, le prochain opus de Denys Arcand.

«Denys prend le temps de bien faire les choses, dit l'acteur. On a 63 jours de tournage. Ce printemps, nous allons tourner la fin du film à Paris. Puis on va à Toronto, et en juillet, on retourne dans Charlevoix pour terminer le tournage.» Le film sera probablement fini et lancé au printemps 2014.

Julie Le Breton fait partie du succès de l'heure au théâtre: La fureur de ce que je pense, d'après l'oeuvre de Nelly Arcan. L'Espace Go a annoncé de nouvelles représentations supplémentaires: le dimanche 28 avril, de même que les 5, 7 et 8 mai. L'actrice est aussi à l'affiche du film Histoire à faire peur (The Good Lie), du cinéaste manitobain Shawn Linden (sortie le 3 mai). Elle partira ensuite au Japon pour le tournage du film Tokyo Fiancée - une adaptation du roman Ni d'Ève ni d'Adam d'Amélie Nothomb, coproduite par le Québec et la Belgique. En juin, Julie Le Breton entamera un autre tournage, celui d'un important film québécois dont la distribution sera dévoilée bientôt. En novembre, elle jouera dans Le balcon de Genet, mis en scène par René Richard Cyr au TNM.

Et, bien sûr, on retrouvera les deux procureurs dans la prochaine saison de Toute la vérité, à TVA.

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Les liaisons dangereuses au Théâtre Jean-Duceppe. Avril-mai 2014.