Adaptation du film-culte de Stephen Daldry, la comédie musicale à succès Billy Elliot sera de passage pour la toute première fois sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier à partir de mardi, dans le cadre d'une grande tournée nord-américaine. Applaudie à Londres depuis 2005 et à Broadway depuis 2008, elle a remporté 10 Tony Awards, dont celui de la meilleure comédie musicale, en plus d'avoir attiré plus de huit millions de spectateurs.

Fort du succès de son film sorti en 2000, Stephen Daldry a décidé de mettre en scène lui-même Billy Elliot, The Musical en respectant la même recette gagnante: une musique composée par Elton John, un livret écrit par Lee Hall et des chorégraphies de Peter Darling.

À Durham Coalfield, petite ville minière au nord-est de l'Angleterre, on est mineur de père en fils. Mais à tout juste 11 ans, Billy aspire à un tout autre destin: devenir danseur de ballet.

C'est au coeur de l'ère Thatcher, en pleine grève historique des mineurs, qu'il poursuivra son rêve en secret malgré le désaccord de sa famille et de toute une communauté.

Lorsqu'il se rend au cours de boxe que son père le force à suivre, il va faire la rencontre, de l'autre côté du gymnase, de la colorée Mrs. Wilkinson, interprétée par Janet Dickinson, professeure de ballet désabusée, déçue par la direction qu'a prise sa propre vie et qui va aider Billy à faire les bons choix concernant la sienne.

«C'est un personnage incroyable, à la fois cynique et sarcastique. Mais quand elle rencontre ce diamant, alors encore une simple pierre qui débarque dans sa salle de classe, elle va tout faire pour l'aider à accomplir son rêve», précise Janet Dickinson.

Si Billy veut échapper au destin que son père lui réserve, il va également devoir faire face aux préjugés qui entourent les danseurs de ballet au milieu des années 80.

«Les familles pensaient que leurs fils deviendraient gais s'ils suivaient des cours de danse. C'est plus acceptable aujourd'hui pour un garçon d'être danseur et la majorité des hommes de notre troupe sont hétéros!», lance la comédienne.

«L'idée est de montrer qu'un petit garçon peut suivre des cours de ballet sans être homosexuel, dans une société très macho d'une petite ville minière. Et la seule personne à encourager Billy est Michael, son ami gai!», ajoute-t-elle.

De talentueux jeunes danseurs

Dans le cadre de cette tournée en Amérique du Nord, le rôle principal de Billy a été confié à quatre jeunes comédiens. Âgé d'à peine 12 ans, Mitchell Tobin est l'un des deux nouveaux Billy à s'être joints à l'équipe de la comédie musicale il y a quelques mois. Il réalise ainsi son plus grand rêve.

«J'ai su que je voulais devenir danseur quand j'ai vu ma soeur sur scène. Depuis, j'étudie à la maison et je suis des cours de danse. Billy est très différent de moi. Mon père me soutient beaucoup. Au début, il préférait que je fasse du sport, mais il a tout de suite changé d'avis!», lance Mitchell.

Originaire de Floride, c'est la première fois que le danseur sort du pays avec sa mère et il est déjà très excité à l'idée de se retrouver dans la neige du Québec.

«Ce n'était pas facile au début, ç'a été tout un défi et beaucoup de répétitions. Mais là, ça devient amusant! Je suis toujours un peu nerveux, mais une fois sur scène, je suis excité. Janet et moi sommes très amis, elle est toujours là pour moi», explique le jeune homme.

«C'est difficile pour eux, ils sont jeunes et c'est souvent leur premier spectacle. J'essaie d'être très maternelle avec eux, je leur répète que tout va bien se passer. Mais une fois sur la scène, ils n'ont presque pas besoin d'aide!», ajoute Janet Dickinson.

Débusquer l'oiseau rare

Directrice de distribution, Nora Brennan part à la chasse aux talents aux États-Unis et au Canada depuis 2007 pour trouver de nouveaux interprètes pour les rôles des enfants de la comédie musicale.

Et pour elle, trouver la perle rare pour le personnage de Billy n'est qu'un doux euphémisme. «Je cherche des garçons de 11 ou 12 ans de 4 pieds 10 pouces avec une solide formation en ballet, mais surtout le potentiel d'apprendre de nouveaux styles de danse comme les claquettes et la danse moderne. Ils doivent aussi être capables de faire de la gymnastique, de chanter et d'apprendre des dialogues en Jordi, dialecte du nord de l'Angleterre. Laissez-moi vous dire qu'ils sont très rares! Il y a déjà peu de garçons de cet âge dans les classes de ballet et quand on en trouve, on doit leur donner une formation supplémentaire. On recherche une incroyable ténacité et de la détermination. Tous les Billy avaient ça en commun: ils ne laissent jamais tomber quoi qu'il arrive!», explique Nora Brennan, qui lance d'ailleurs un appel aux jeunes Billy en herbe du Québec et les invite à se manifester sur le site www.bebilly.com.

Billy Elliot, The Musical, du 8 au 13 janvier 2013, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.