L'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn devient un personnage de théâtre dans une pièce jouée pour quelques jours de juin à guichets fermés sur une scène parisienne connue, le Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes.

Un an après «l'affaire du Sofitel» de New York qui a brisé net le destin de l'un des hommes les plus puissants du monde, favori de l'élection présidentielle française, les deux auteurs, Jean-Louis Bauer et Philippe Adrien, ont voulu «refaire le chemin de cet homme qui, coûte que coûte, va au bout de son désir», expliquent-ils sur le site internet du théâtre.

«Au commencement il y a un rêve: l'ascension jusqu'à la magistrature suprême. À la fin, plus rien que l'horreur de la chute, un véritable cauchemar», peut-être «le prix à payer pour accéder au panthéon des héros tragiques», ajoutent les deux artistes, habitués du théâtre classique et d'avant-garde.

Dans L'affaire, où les noms de famille ne sont pas cités, Dominique est patron du FMI, sa femme s'appelle Anne (comme Anne Sinclair, l'épouse de DSK), et ses conquêtes sont innombrables...

Devant «l'énigme» DSK, Jean-Louis Bauer et Philippe Adrien revendiquent le droit pour le théâtre de «fouiller dans la poubelle des médias» pour «resituer l'affaire dans l'obscénité de l'époque», évoquant le libéralisme économique, la «pornographie tous azimuts», le «triomphe de la com' et du spectacle».

Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, était en passe de devenir le principal candidat de gauche pour la présidentielle d'avril-mai en France lorsque des accusations de tentative de viol portées par une femme de chambre d'un hôtel de Manhattan ont conduit à son arrestation à New York le 14 mai 2011 et l'ont contraint à renoncer à sa candidature.

Il a depuis bénéficié d'un non-lieu au pénal dans l'affaire. Une procédure civile est toujours en cours.

DSK est par ailleurs mis en examen (inculpé) en France pour proxénétisme aggravé en bande organisée, dans l'affaire dite de l'hôtel «Carlton» de Lille. Il est soupçonné d'avoir bénéficié de prestations de prostituées en sachant qu'elles étaient recrutées et payées par certaines de ses relations, ce qu'il nie.