Serge Denoncourt mettra en scène The Guid Sisters, la version écossaise des Belles-soeurs, à la fin septembre au Royal Lyceum Theatre, en coproduction avec le National Theatre of Scotland d'Édimbourg.

C'est l'année dernière, lorsqu'il était de passage à Édimbourg, que l'homme de théâtre a accepté de relever le défi d'y présenter l'oeuvre de Michel Tremblay, 25 ans après sa dernière mise en scène en Écosse.

«Les belles-soeurs a été l'un des plus grands succès du théâtre écossais. Depuis, personne n'avait jamais osé la remonter, car on se souvenait de la superbe mise en scène de Michael Boyd. Quand on m'a raconté ça, j'ai tout de suite répondu que je l'avais déjà montée quatre fois et que je serais très content de la refaire là-bas! Ils étaient ravis qu'un vrai Québécois le fasse à Édimbourg! J'ai avec moi une distribution de comédiennes écossaises absolument incroyables. J'ai été surpris, lors des auditions, de voir à quel point les Écossais sont bons acteurs. C'est un peu comme ça que j'ai dit oui», explique Serge Denoncourt.

Souvenirs de l'écrivain

Écrit par Michel Tremblay en 1965, le texte des Belles-soeurs a été traduit par Martin Bowman et William Findlay en 1988, puis joué par le Tron Theatre de Glascow en 1989, 1990 et 1992. Cette collaboration a fait de la pièce de Tremblay l'une des oeuvres internationales les plus jouées en Écosse.

«Quand je l'ai vue lors de la première en 1989, ce qui m'avait frappé, c'est que 20 ans après Les belles-soeurs, la pièce avait eu le même impact qu'à Montréal. C'était la première fois que les gens de Glasgow entendaient parler le glaswegian, la langue de l'est de Glasgow, sur une scène. C'était la deuxième fois que je voyais une de mes pièces dans une langue que je ne comprenais pas, et j'avais trouvé amusant que le seul personnage que je comprenais était la snob qui essayait de parler anglais mieux que les autres!», raconte Michel Tremblay, amusé.

«La production de Michael Boyd, qui est maintenant directeur du National Theatre, était absolument magnifique. Ils ont tourné pendant cinq ans, et ils étaient venus terminer au Centaur à Montréal. Personne n'avait osé retoucher aux Belles-soeurs, qui étaient devenues en Écosse un spectacle mythique. Serge n'est pas Écossais, alors il n'a pas ce poids sur les épaules!», ajoute l'auteur, qui vient tout juste de terminer son dernier roman, qui paraîtra l'automne prochain.

Serge Denoncourt se rendra en Écosse pendant six semaines cet été afin de travailler à The Guid Sisters, qui effectuera ensuite une grande tournée en Angleterre. L'utilisation du dialecte de Glasgow sera quelque peu atténuée à Édimbourg, comme dans les autres villes de la tournée, pour que le public puisse mieux comprendre les comédiens.

«Je suis un véritable fan de la pièce. C'est la toute première que j'ai lue quand j'avais 9 ans, et je suis très content aujourd'hui de la mettre en scène dans une autre langue. Michel Tremblay le dit lui même: c'est une des plus belles traductions de la pièce», conclut Serge Denoncourt.

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Du 20 septembre au 13 octobre au Lyceum Theatre d'Édimbourg, puis le 22 octobre au King's Theatre de Glasgow.