Sylvie Moreau a accepté de commenter pour nous cinq pièces marquantes de sa carrière.

La Célestine

Mise en scène: Jean Asselin, Omnibus (1990)



«En continuité avec les Shakespeare qu'on avait faits, Jean Asselin a mélangé de jeunes acteurs avec d'autres plus expérimentés, certains qui n'avaient jamais travaillé en mime et d'autres qui étaient un peu familiers avec ça. Pour moi, cette pièce a été signifiante aussi parce que c'était la langue de Garneau, qui avait signé la traduction, et que ça représentait un défi supplémentaire.»

Helter Skelter

Mise en scène: Jean-Frédéric Messier, Momentum (1994)



«Tout là-dedans était une plongée vertigineuse, dit Sylvie Moreau, à propos de ce cabaret «postcyberpunk» présenté dans l'ancienne bibliothèque Dawson, rue Viger. Notre désir avec Momentum a toujours été de faire des shows dans des espaces non théâtraux et de les rendre théâtraux, d'amener les gens dans l'expérience. Helter Skelter est la quintessence de cette démarche quant à l'espace qu'on pouvait prendre et que le spectateur pouvait prendre, les possibilités que ça offrait. Il y avait quelque chose de trash et de loufoque.»

Savage/Love

Mise en scène: Paula de Vasconcelos, Pigeons international (1994)



«C'était fabuleux comme défi: il fallait créer un monde à partir de 12 poèmes de Sam Sheppard, s'approprier des textes qui ne disent rien au sujet de la personne qui les dit. [...] Il y avait tout à inventer, tout à déterminer. La création, c'est ça: la responsabilité incroyable que tu te fais donner comme interprète, ne plus être juste là pour porter un texte, mais pour créer ton propre contexte, ton personnage.»

L'Odyssée

Mise en scène: Dominic Champagne, TNM (2000)



«Ça, c'était capoté! On n'a pas eu le contrôle avant le soir de la première à Ottawa. Je pensais que ça allait être un ratage total, avoue Sylvie Moreau. On n'avait jamais enchaîné la deuxième partie avant la première. Tout le monde a sauvé sa peau et ça a donné un miracle. On était 23 funambules sur un fil, on se disait qu'il y en avait un qui allait tomber et... il n'est rien arrivé.»

La charge de l'orignal épormyable

Mise en scène: Lorraine Pintal, TNM (2009)



«Il n'y a pas une représentation où il y a eu un relâchement, le show a été extrêmement tenu bien tenu. François (Papineau) a été fabuleux chaque soir, complètement investi, jamais pour se perdre dans le spectacle et son personnage, mais pour les porter. Ce que j'aime, c'est de voir quelqu'un qui va dans les limites, non pas du déséquilibre psychologique, mais de l'abandon à ce qu'il a à faire et à transmettre. C'est une pièce qui demandait ça. Il y avait un désir de porter la parole et la souffrance clairement. Je suis extrêmement fière d'avoir participé à ça.»