Le ministère du Patrimoine canadien a reconduit pour deux ans la subvention annuelle de 4,6 millions à l'École nationale de théâtre (ENT), «l'un des rares établissements au monde à offrir une formation dans toutes les disciplines théâtrales sous un même toit». En français et en anglais.

«Les Canadiens nous ont clairement demandé d'investir dans des organismes artistiques d'envergure comme l'École nationale de théâtre du Canada», a déclaré le ministre du Patrimoine, James Moore, dans un communiqué dont l'intitulé, comme tous ceux du genre émanant de son ministère, évoque «le gouvernement Harper» et non le gouvernement du Canada.

«En soutenant de tels organismes, notre gouvernement tient sa promesse de consolider notre économie et de soutenir nos arts, notre culture et notre patrimoine», dit encore M. Moore qui était de passage à Montréal vendredi pour annoncer la nouvelle.

Campagne de financement

Du même montant qu'au cours des années précédentes, la subvention vient confirmer la «stabilité» de l'appui fédéral souhaitée par Simon Brault, directeur général de l'ENT. «Nous n'avions pas demandé d'augmentation, mais nous avions promis qu'avec un financement stable du gouvernement fédéral, nous pourrions lancer avec succès une vaste campagne de financement privé.»

Jusqu'ici, la campagne Le talent s'y révèle a permis d'amasser 10,4 millions sur un objectif de 12 millions. «Nous n'avons rien à offrir, pas d'immeuble ou de scène à nommer: il s'agit de dons purs et simples», précise Simon Brault, qui est aussi président du groupe de réflexion-action Culture Montréal et vice-président du Conseil des arts du Canada.

Le budget annuel de l'ENT est de l'ordre de 7,8 millions, dont les deux tiers proviennent des fonds publics; à part le Québec, toutes les provinces canadiennes y contribuent à l'exception de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et de l'Alberta.

L'autre tiers du budget vient des droits de scolarité payés par les 160 élèves (dont 90 Québécois) et par les revenus d'exploitation du Monument-National, propriété de l'ENT, «OSBL non syndiquée et non conventionnée» qui a célébré en 2010 un demi-siècle de formation théâtrale.