Pour la septième année, le Théâtre Outremont rouvre ses portes à la grande famille des marionnettistes pendant la semaine de relâche scolaire (du 8 au 11 mars). Au programme: 11 spectacles pour la famille, des courtes formes, des tables rondes, et des marionnettes disposées en vitrine dans une vingtaine de commerces de l'arrondissement. Bref, il se passe quelque chose.

La directrice artistique des Trois jours de Casteliers, Louise Lapointe, arbore chaque année le sourire victorieux de celle qui a mis la main sur de petits bijoux de spectacles vus ici à Charleville-Mézières, là à Édimbourg ou encore dans des festivals au Danemark, en Allemagne ou en République tchèque. Cette fois encore, la programmation qu'elle a concoctée avec Marcelle Hudon, Francis Monty, Robert Drouin et Karine St-Arnaud s'annonce pleine de promesses.

Deux des spectacles ont été vus ici au Coups de théâtre de 2010: Princesse K, extraordinaire one-man-show d'ombres et d'objets de Denis Athimon, qui nous fait le récit irrévérencieux d'une famille royale victime des ambitions du fils aîné; et Sur 3 pattes, du Théâtre de l'oeil, de Montréal, théâtre d'objets hyper inventif créé par Simon Boudreault et Richard Lacroix, où une caméra posée sur un trépied renaît dans un dépotoir.

L'Ubus Théâtre d'Agnès Zacharie, qui présente d'ordinaire ses pièces dans un autobus scolaire (Le périple, L'écrit), débarque cette fois à la Maison St-Just (à côté de la caserne de pompiers) avec sa plus récente création, Ernest T. Écrit par Francis Monty, du Théâtre de la Pire Espèce, la pièce fait le récit initiatique d'un petit garçon qui quitte son nid familial pour faire ses premiers pas à l'école.

Le partenariat de Casteliers avec le réputé Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières se concrétise avec la présentation de Pomme, créée par le théâtre des petites âmes d'Isabelle Payant (Pekka, Hima où elle manipule des objets miniatures) et la réputée compagnie française Garin Trousseboeuf. La coproduction franco-québécoise mise en scène par Patrick Conan raconte l'histoire d'une pomme qui aimerait devenir un homme (!). «On essaie toujours de faire circuler les pièces, précise Louise Lapointe. Pomme, par exemple, sera présenté à Sherbrooke et dans des maisons de la culture. Pareil pour Princesse K qui est présenté à Québec en ce moment.»

Outre ces spectacles destinés au jeune public, qui incluent également Le cygne, du Théâtre de deux mains (avec Louis-Philippe Paulhus), et Les voyages de Gulliver du Petit théâtre de Sherbrooke d'Isabelle Cauchy (avec des marionnettes de Marcelle Hudon), Casteliers présente deux pièces du Théâtre de la Pire espèce: d'abord la reprise en anglais d'Ubu sur la table, qui sera présentée en Turquie à la fin du mois de mars (à Montréal en première générale publique!); et puis le dernier volet de leur Anatomie de l'objet, traité no. 4, qui aura pour thème les mots. Une dizaine de comédiens se prêtront au jeu de partager leurs découvertes en matière de théâtre d'objets.

Deux derniers spectacles venus de France doivent aussi être mentionnés : Ni fini ni infini, du Théâtrenciel de Roland Shön, «un grande personnalité de la marionnette, qui va donner un stage et une conférence à l'UQAM» selon Louise Lapointe, qui propose un parcours déambulatoire qui tourne autour d'un étourni; et Le petit cirque, de Laurent Bigot, qui a imaginé une installation électroacoustique dans laquelle de petits objets animés produisent des sons. Enfin, une soirée «Quatre quarts» propose quatre courtes formes créées par de jeunes diplômés de Calgary, Montréal et Toronto. Bref, il se passe quelque chose.

Du 8 au 11 mars. Programmation: www.festival.casteliers.ca