Bien avant les Maisons symphoniques, Place des Arts ou la Comédie-Canadienne, le Gesù était là, tantôt gardien de la tradition - comme salle académique du collège Sainte-Marie (1865) qui deviendra l'UQAM - tantôt porte ouverte sur la modernité où passeront les avant-gardes de différentes époques, du Théâtre d'essai en 1949 à la Nuit de la poésie de 1970.

Aujourd'hui, les vieilles pierres grises de la rue De Bleury abritent un «centre de créativité» où des artistes de toutes allégeances travaillent en résidence ou présentent leurs spectacles dans l'un ou l'autre des nombreux lieux du Gesù.

Le mot d'ordre de Jocelyne Bilodeau, nouvelle directrice générale et artistique: diversité, rapprochement des créateurs et du public.

Hier, la saison du Gesù s'est ouverte avec la performance de la virtuose du pipa Liu Fang et du violoniste Malcolm Goldstein. Ce soir, dans ce lieu magnifique qu'est l'amphithéâtre du Gesù, Sylvie Tremblay et Monique Fauteux reprennent de leurs belles voix Viens, on va se faciliter la vie, hommage chanté à Hélène Pedneault, disparue en 2008.

On verra aussi Boom Desjardins (20 octobre) et, la semaine suivante, le retour sur scène de l'humoriste Michel Barrette, on y entendra le jazz de l'Yves Léveillé Quartet et les chants de gorge du Tanya Tagak Trio. L'événement de l'automne au Gesù reste le retour sur sa vieille scène de Gilles Vigneault (du 5 au 8 octobre) qui y a chanté il y a 50 ans...

Autre retour d'importance: celui du théâtre, en collaboration avec le Théâtre Longue Vue, la suite qui offre au grand public Le chef-d'oeuvre de Monsieur Goldman, fin octobre, suivi de Roméo et Juliette et du Malade imaginaire.

Le Gesù, c'est aussi l'église où se rencontre l'art contemporain et l'art sacré. L'ensemble de musique actuelle Magnétude 6 y présentera les 22 et 23 septembre l'événement Antiphonaire, construit autour du motet à 40 voix de Tallis et Striggio, et Doba (ex-Dobacaracol) sera à l'église le 11 novembre avec son nouveau spectacle Hell.Heaven.

Aussi au programme: expositions, ateliers de gravure, le Salon de la musique indépendante de Montréal (12-13 septembre) et Festiv'Elles, festival de cinéma pour femmes cinéastes (28-30) (programme complet sur le site www.legesu.com).

En octobre, finalement, les vieilles pierres seront mises en évidence par un nouvel éclairage architectural qui confirmera la place d'honneur qu'occupe le Gesù dans ce qui sera encore pour un bout «le quartier des obstacles».