La direction artistique à sept têtes du théâtre Aux Écuries a l'ambition de faire du théâtre différemment et a choisi d'en faire la démonstration dès le dévoilement de sa première saison.

Plutôt que d'inviter les journalistes dans leurs quartiers - encore en construction, de toute façon -, Sylvain Bélanger, Olivier Choinière, Marcelle Dubois, Olivier Ducas, Francis Monty, Marilyn Perreault et Annie Ranger ont concocté un lancement sur l'internet...

Trois minutes après 14h, un courriel invitait le destinataire à visionner une vidéo. Clin d'oeil ironique aux conférences de presse interminables, la capsule de deux minutes et des poussières pourrait être résumée ainsi: les lancements de programmation, c'est toujours trop long, alors cliquez ici pour télécharger le programme ou là pour le parcourir sur notre site internet. Clic, donc.

Sa saison inaugurale - la direction considère la saison 2011-2012 comme un acte de naissance -, le théâtre Aux Écuries l'amorcera par 24 heures d'occupation de ce nouveau lieu de création et de diffusion. Coup d'envoi: le 14 octobre à 17h. Les détails de ces «24h chrono» seront dévoilés en septembre, mais on sait déjà que la première médiatique de Just Fake It, la nouvelle création de la compagnie Joe, Jack et John, en fera partie.

En octobre, Olivier Choinière (L'ACTIVITÉ), propose Projet Blanc, qu'il dit dans la lignée de ses déambulations sonores précédentes, mais «plus radicale et mystérieuse que jamais».

En décembre, la marionnettiste Marcelle Hudon et le Théâtre de la Pire Espèce présenteront un «portrait cubiste» de Félix Mirbt, maître de la marionnette contemporaine né en Allemagne et mort au Québec. Une autre production de la Pire Espèce est prévue en mars.

En avril, le Théâtre I.N.K., à qui on doit notamment le touchant spectacle La robe de Gulnara (en tournée de Montréal à Jonquière cet automne), imagine une fois de plus une contrée lointaine où des vieux racontent des légendes inquiétantes à propos de l'avenir de leur nation et de ceux qui la gouvernent. L'effet du temps sur Matèvina est signée et mise en scène par Annie Ranger.

Signalons en outre la reprise, dès novembre, de JAZ, solo coup-de-poing de Koffi Kwahulé défendu avec une force physique et émotive par Amélie Chérubin-Soulières. Choquante métaphore de la colonisation, JAZ est aussi une oeuvre empreinte de compassion et un réquisitoire pour la dignité humaine que Kristian Frédéric met en scène de façon brutale, mais inspirée.