En plus d'assister au spectacle à Ottawa, notre journaliste Émilie Côté a eu l'occasion de visiter les coulisses de la comédie musicale de The Lion King en compagnie d'un acteur et d'une actrice de la troupe. Tous deux ont vanté l'inspiration de la metteure en scène Julie Taymor, qui a tenu à rendre hommage à la culture africaine de façon authentique. Historique de la comédie musicale à succès qui a vu le jour en 1997 et qui, dès mardi, s'installe pour un mois à Montréal à la Place des Arts.

Electra Weston connaît la comédie musicale The Lion King par coeur, de chaque réplique à chaque chorégraphie. Après avoir interprété la reine Sarabi pendant trois ans à Hambourg, en Allemagne, elle incarne maintenant plusieurs animaux dans la tournée nord-américaine qui a débuté il y a un an et qui s'arrête à Montréal, mardi, pour un mois. «Je suis la doublure de la reine si l'actrice principale est malade ou blessée», indique-t-elle.

La chanteuse et actrice d'origine new-yorkaise parle français. Elle vivait en France lorsqu'elle a été recrutée par la comédie musicale The Lion King, véritable franchise qui a huit tournées en cours dans le monde actuellement.

Que ce soit en entrevue ou en nous faisant visiter les coulisses après le spectacle, Electra Weston semble passionnée par son travail et son rôle demandant plus de 400 représentations par année, même si elle vit dans ses valises, sans domicile fixe, depuis quatre ans. Elle vante l'inspiration de la metteure en scène et réalisatrice Julie Taymor (Frida, Across the Universe), qui a donné naissance à la comédie musicale tirée du film de Disney, il y a près de 15 ans déjà. «J'ai voyagé beaucoup en Afrique pour chanter. Pendant des années, je voulais que cette culture devienne mainstream sans être stéréotypée. C'est ce que Julie Taymor a réussi à faire.»

Quand Anthony Crane a eu le rôle de Scar (l'oncle vilain qui reluque le trône), il y a un an, il a aussi été impressionné par l'hommage à la culture africaine rendue par la comédie musicale. «Par rapport au film, la comédie musicale a de nouveaux éléments de danse et de chants africains, et de façon très authentique.»

Comme Electra Weston, la plupart des quelque 50 artistes qui montent sur scène sont de race noire. Pendant le spectacle, le public entend plus de six langues africaines: le swahili, le zoulou, le xhosa, le sotho, le tswana et le congolais.

Julie Taymor a voyagé beaucoup un peu partout en Afrique pour respecter les costumes et maquillages des différentes cultures exposées dans la comédie musicale. «Elle a une encyclopédie d'intérêts et elle est passionnée par l'art des masques et des marionnettes», indique Anthony Crane.

Avec le designer Michael Curry, Julie Taymor a peint et sculpté à la main tous les masques et costumes qui ont servi de prototypes à la première mouture de la comédie musicale. Pour toute son équipe, la tâche représentait plus de 17 000 heures de travail. «Elle voulait que les costumes et les masques s'intègrent à nous pour que les gens nous voient à la fois comme des humains et des animaux», explique Electra Weston.

Dans le film, le personnage de Rafiki, sorte de vieux sage, est un primate de sexe masculin. Dans la comédie musicale, il est plutôt interprété par une femme, qui joue le rôle de la narratrice. «Julie Taymor voulait une forte présence féminine.»

Un empire et des tournées

Dans le spectacle de la tournée nord-américaine, on retrouve deux chanteurs et danseurs de l'équipe originale de la production de Broadway. The Lion King a beau être devenue une franchise, il y a un «contrôle de qualité» et chaque nouvelle production porte le sceau d'approbation de Julie Taymor (qui s'est récemment retirée du projet de comédie musicale Spider-Man de Bono et The Edge).

Anthony Crane a même rencontré la metteure en scène et réalisatrice lors de sa dernière audition en vue d'obtenir le rôle convoité de Scar. «Elle m'a dit: "Ne pense pas à la façon traditionnelle de raconter une histoire. Je ne veux pas voir un vilain, mais un humain."»

Avec les chansons de Tim Rice et Elton John, la comédie musicale The Lion King demeure hollywoodesque et destinée à toute la famille, mais «Julie Taymor a apporté un autre niveau de références», juge Anthony Crane.

Le costume de ce dernier pèse 45 livres. Son rôle est très physique. «Il faut être athlétique. Et je soigne une blessure au dos...»

Avec plus de 400 représentations par année (souvent 2 par jour), les membres de la troupe de The Lion King ont seulement deux semaines de vacances. «Ce n'est pas facile pour la vie personnelle», confie Anthony Crane.

L'acteur originaire de Los Angeles - qui jouait un adolescent dans le film The War of Roses - a néanmoins hâte d'être à Montréal. «J'ai travaillé à Las Vegas, donc je connais des gens du Cirque du Soleil. J'espère pouvoir aller visiter le siège social.»

«Je vais rester sur le Plateau, au coin des rues Duluth et Saint-Denis. C'est un coin sympa?»

- Oui.