La déprime, comédie satirique créée en 1981 par Denis Bouchard, Rémy Girard, Raymond Legault et Julie Vincent, reprend vie sous la direction de Patrice Coquereau au Pavillon de l'Île de Châteauguay pour son 30e anniversaire.

Diane Lavallée, France Pilotte, Pierre-Alexandre Fortin et Jeff Boudreault incarnent les 42 personnages de La déprime, un classique du théâtre québécois dont l'action se déroule dans un terminus d'autobus. Un lieu où la déprime quotidienne des chauffeurs, employés d'entretien, clochards et voyageurs se transforme en véritable bouffée d'air frais.

«C'est une pièce très anecdotique et qui reflète bien ce qu'on vit encore en 2011. J'aime beaucoup la métaphore du terminus d'autobus. C'est l'idée de partir, mais avec des personnages pris dans une routine, qui n'ont pas accès au voyage ou au renouveau. Ils ont tellement peur qu'ils se raccrochent à ce qu'ils connaissent. C'est un constat déprimant. On a tourné un petit vox-pop qu'on présente dans la pièce, en interviewant des personnages fictifs interprétés par Diane, Jeff, Pierre-Alexandre et France, en leur demandant comment ils trouvent la vie aujourd'hui. Le garde de sécurité du terminus Voyageur qui était présent lors du tournage était exactement comme celui qu'on retrouve dans la pièce», explique Patrice Coquereau.

Pressenti par la productrice et comédienne France Pilotte, avec qui il est monté sur les planches à Châteauguay l'été dernier, Patrice Coquereau a choisi pour sa troisième mise en scène de présenter cette pièce dans laquelle il a joué en 1990.

«J'ai accepté et je me suis rappelé La déprime que j'avais jouée il y a plus de 20 ans. Je voulais monter la pièce sous l'angle des troubles obsessionnels compulsifs des personnages, une maladie qu'on retrouve chez beaucoup de gens aujourd'hui», précise le metteur en scène.

«Patrice n'hésite pas à nous conseiller, il connaît ses personnages et il nous les joue parfois en répétition! Ça vaut 100 000 piastres; le comédien en lui n'est jamais très loin», explique Diane Lavallée.

Amoureuse du théâtre d'été, la comédienne désirait travailler à nouveau avec celui à qui elle a donné la réplique dans Les ex-femmes de ma vie il y a 15 ans.

«Je joue huit personnages, tous différents dans leur souffrance et leur légèreté. J'incarne entre autres tout au long de la pièce une employée qui vend des billets, une fille très sage qui aspire à autre chose et qui va réussir», explique Diane Lavallée. «Huit personnages en une heure et demie, ça passe vite! Le show est quasiment plus dans les coulisses que sur scène. Les changements se font en quelques secondes et on s'entraide», précise-t-elle.

«C'est un feu roulant avec 42 personnages. Ça demande une précision du texte, des places, des changements de costumes. C'est comme un orchestre, chacun doit bien jouer de son instrument», ajoute Patrice Coquereau.

Jouée plus de 400 fois depuis sa création en 1981, La déprime a été écrite à l'origine pour être jouée par cinq comédiens, mais n'en compte que quatre dans la version de Patrice Coquereau.

«Il y a des personnages qui ont été condensés en un seul, explique le metteur en scène, mais la pièce a le même aspect qu'il y a 30 ans. Il y a les quatre acteurs, mais il y a aussi la déprime qui est comme un cinquième personnage, une sorte de macro organisme qu'il faut nourrir», dit-il.

Diane Lavallée et Patrice Coquereau se retrouveront sur scène aux côtés de Joël Legendre et Martin Drainville dans 39 marches de Stephen King, une production de Denise Robert qui verra le jour en 2012.

La déprime, au Pavillon de l'île, à l'île Saint-Bernard de Châteauguay jusqu'au 27 août.