La cofondatrice du Jamais lu, Marcelle Dubois, a dévoilé, hier, le contenu de cette 10e manifestation des auteurs dramatiques québécois, qui sera axée sur nos combats identitaires et sur l'emploi de notre langue au théâtre comme véhicule politique et social. Neuf nouveaux textes seront mis en lecture, dont Province, de Mathieu Gosselin, Petit bonhomme en papier carbone de Francis Monty, Tobacco, de l'auteur sherbrookois André Gélineau et Billy de Sylvain Bélanger.

Lectures publiques donc, tables rondes, discussions, microspectacles, le festival du Jamais lu continue d'être l'espace de diffusion que l'on connaît, formidable pépinière de nouvelles plumes, qui annonce, bien sûr, les textes qui seront joués dans les prochains mois, mais aussi, comme le rappelle sa directrice artistique et générale, «un lieu de réflexion et une prise de parole». Et ce, même si la lecture d'un texte ne se transforme pas en projet théâtral.

Courtepointe sociale

Le festival démarrera le 29 avril avec Jusqu'où te mènera ta langue, tu suite? mis en scène par Martin Faucher. Ce spectacle hybride réunit de courts textes provenant de 10 auteurs ayant marqué le festival depuis sa fondation - de Fanny Britt à Philippe Ducros, en passant par Olivier Choinière, Sébastien David, Dominick Parenteau-Lebeuf, etc. Les derniers ont dû répondre à une question: qu'avez-vous envie de célébrer, de fouiller, de dénoncer, aujourd'hui?

Cinq comédiens défendront cette courtepointe sociale qui abordera le thème de l'éducation, des réseaux sociaux, de la violence des mots, de notre confort et de notre indifférence. En textes et en chansons, on y verra de courts numéros «créés sous le signe de l'urgence et des actualités de 2011», qui s'attarderont à la parole de l'auteur dramatique, mais aussi à sa portée. On y verra Dany Boudreault, Philippe Cousineau, Ève Landry, Hubert Lemire, Marie-Ève Pelletier et deux musiciens.

À surveiller

Parmi les jeunes auteurs à surveiller, mentionnons la présence de Julie-Anne Ranger-Beauregard, jeune diplômée de l'École nationale de théâtre en écriture dramatique, qui propose un monologue sur le désir, Faire l'amour à Grégoire. «Julie-Anne a une écriture sensible et sensuelle, nous dit Marcelle Dubois. Avec une féminité assumée et une belle liberté.» Autre jeune talent que nous pourrons découvrir: Catherine Levasseur, qui présente sa pièce LOL_ITA, inspirée de la Lolita de Nabokov, dans une version moderne mettant en musique Britney Spears, qui s'attaque au mythe de la jeune nymphette.

De nombreuses autres curiosités font partie de cette programmation éclectique. Mentionnons cet opéra rock sur Clotaire Rapaille, mis en musique par Navet confit, avec des textes chantés écrits par Olivier Morin et Guillaume Tremblay. Célèbre pour avoir voulu nous aider à trouver notre identité profonde, Clotaire Rapaille est mis au service des Québécois qui viennent d'accéder à leur souveraineté (en 2030). Mais les projets de Rapaille entraîneront de terribles catastrophes...

Enfin, le soir des élections fédérales, le 2 mai, les auteures Carole Fréchette et Lise Vaillancourt reçoivent au QG, O Patro VYS, une soixantaine de convives pour un Salon théâtral sur les tabous sociaux. Deux conditions sont imposées aux participants: amener un plat à partager, avec du vin, et rédiger un court texte de 50 mots pour lancer un débat sur un sujet de société. Émilie Bibeau et Olivier Morin concluront la semaine du Jamais lu avec leur numéro country. Ils feront une recension des textes les plus marquants des 10 dernières années.

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Du 29 avril au 7 mai. Infos et réservations: jamaislu.com