Pamela Anderson retrouve pour une quinzaine de jours le célèbre maillot rouge d'Alerte à Malibu, mais cette fois dans un faubourg de Londres et pour incarner, dans le genre tout nouveau pour elle de la pantomime familiale, le génie de la lampe d'Aladin.

La pantomime, sur des thèmes de contes de fée, est un genre particulièrement prisé pendant les fêtes de fin d'année au Royaume-Uni, et qui délecte, à en juger par le public du New Wimbledon Theatre mercredi soir, les enfants de trois ans comme les grands-mères de quatre-vingt-dix.

Dans des costumes chatoyants, et sans répit, les acteurs courent, chantent, dansent, incitent le public à hurler «ouh!» quand le méchant apparaît, arrosent les spectateurs avec des pistolets à eau géants, font monter les enfants sur scène à la manière de l'École des fans, et échangent bons mots et sous-entendus coquins sur des sujets typiquement britanniques. Le tout avec de vrais musiciens ponctuant l'action.

Autant dire que la présence sur une telle scène de la parfaite icône californienne était particulièrement inattendue.

La compagnie First Family Entertainment (FFE), qui avait déjà réussi à attirer précédemment dans ses spectacles de pantomime les acteurs américains Mickey Rooney, Patrick Duffy (Dallas) ou Paul Michael Glaser (Starsky et Hutch) réalise ainsi son meilleur coup, assurant au vénérable théâtre une salle bondée, jusqu'au 27 décembre, et souvent à raison de deux séances par jour.

Après que le public, très masculin, se fut époumoné à hurler à Aladin : «Frotte, frotte», Pamela Anderson apparaît sous les vivats, toute blondeur déployée, juchée sur un trapèze, en bas résille et souliers compensés à paillettes roses.

Elle débite d'une voix de petite fille un texte écrit sur mesure, où le génie qu'elle incarne «vient de Beverly Hills», «finit toujours avec un mauvais garçon», et «est le plus téléchargé de la planète». Quand, faussement candide, elle s'agenouille aux pieds de son «maître» Aladin en demandant d'une voix susurrante ce «qu'elle peut faire pour lui», la salle est en délire. De même quand elle se trémousse frénétiquement avec ses comparses.

Mais le tout reste familial, l'actrice, dont le maillot rouge recouvre soigneusement le décolleté tout en soulignant les formes généreuses, jouant à fond sur le registre comique plutôt qu'érotique. Contrairement à une précédente incursion sur la scène européenne, à la Saint-Valentin 2008, où elle s'était effeuillée sur une Harley Davidson au Crazy Horse, à Paris, dans un hommage à Brigitte Bardot. Les deux femmes sont de grandes défenseuses des animaux.

Pour Aladin, explique son assistant Toby Saint Just venu lui chercher du pop-corn à l'entracte, «elle ne savait pas du tout ce qu'on lui proposait». Elle s'est alors renseignée auprès de sa grande amie la couturière anglaise Vivienne Westwood, «qui lui a absolument conseillé d'y aller». Pamela «s'amuse beaucoup, elle adore cette compagnie», assure-t-il.

La star a même fait sensation en fréquentant sans façon depuis son arrivée les pubs du quartier.

Au total, celle qui se présente comme «mannequin/actrice/mère/promoteur/chef d'entreprise/philanthrope» fait une prestation sympathique, accueillie assez gentiment par la presse.

Le Times juge «qu'elle ondule et gigote bien (...) mais que c'est dommage qu'elle ait aussi à parler». Le Daily Telegraph constate que «malgré un talent beaucoup moins développé que son buste, elle s'est montrée bonne joueuse» en venant à Wimbledon. Quant au Daily Mail, il résume : «Bien joué Pam, bienvenue dans le Vaudeville britannique».