À compter de mardi, le Théâtre de l'Affamée un jeu de mots autour de «théâtre de la femme et», à vous de compléter propose Walk-in ou Se marcher dedans, qui a valu à ses deux auteures, Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent, le prix du meilleur texte francophone lors du festival Fringe 2007. Deux ans plus tard, dans une mise en scène de Christian Fortin (King Dave), elles sont quatre à interpréter ce texte qui fait de la vie féminine une gigantesque penderie, un walk-in métaphorique où s'amoncellent les aventures, les illusions et les deuils.

1. Diane Ouimet. «Au départ, notre pièce avait deux personnages qui jouaient eux-mêmes deux autres personnages, explique l'auteure et comédienne Marie-Ève Milot. Dans la version retravaillée de notre texte, Diane qui a été une de nos professeures de théâtre incarne la Mère; elle représente la culpabilité, mais aussi l'engagement total, l'amour inconditionnel.»

 

2. Lili Gagnon. «Lili tient le rôle de La Voyagiste. Elle fait commerce dans le domaine du voyage, c'est une épicurienne, elle vend du plaisir. La Mère et La Voyagiste sont des personnages qui vivent dans l'inconscient de deux femmes, elles vivent dans un univers surréaliste. «

3. Marie-Claude St-Laurent. «On écrit ensemble depuis qu'on s'est rencontrées : tous nos personnages sont nés dans deux têtes. Je joue le personnage de Lis, qui est la femme fidèle, mais trompée, une femme qui accumule des choses, des objets, mais qui perd ses illusions. C'est une des questions du texte: quand les idéaux meurent, quels qu'ils soient, comment se refait-on?»

4. Marie-Ève Milot. «Je joue Iris, une collectionneuse de conquêtes anonymes, mais qui cherche en réalité le prince charmant. C'est une femme de 25 ans, tiraillée entre ses idéaux de fillette et ses désillusions de la femme. Elle aussi doit faire le deuil. Avec Lis et Iris, deux archétypes féminins mais aussi deux grandes amies, on voulait parler de deux femmes en crise. À l'heure de la thérapie, on oublie étrangement de se parler les uns aux autres. Avec un point de vue féminin sur le monde, on a développé un langage symboliste, poétique, pour s'éloigner de la langue du romanesque ou du téléroman. La parole a de l'importance pour nous deux. Ça tombe bien, on a très peu de moyens, et notre équipe de concepteurs fait des miracles avec rien! Ce qu'on pouvait s'offrir le plus, c'était des mots.»

Walk-in ou Se marcher dedans, présentée par le Théâtre de l'Affamée, dans la salle intime du Prospero, du 17 mars au 4 avril.