Julie McClemens aime bien se pointer là où on l'attend le moins. L'actrice de 39 ans trouve ces jours-ci son bonheur dans le pimpant peignoir de Madame Pin-Pon, la monoparentale pompière émérite de la pièce Le bain, de Jasmine Dubé. Spectacle qui a plus de 500 fois gagné le coeur des petits comme des grands depuis sa création en 1997, cette histoire d'un petit cochon, que l'eau et la savonnette rebutent, retourne sur les planches de la Maison Théâtre

De la magie. De la fantaisie. Une tendresse profonde entre une maman débordée et son petit en mal d'attention. Le bain de Jasmine Dubé est un spectacle désiré, éprouvé qui, plus de 10 ans après sa naissance, touche encore autant les petits et les grands. « Il y a un rapport très réaliste entre la mère et le petit cochon. Les enfants accrochent beaucoup aux trucs de magie et aiment observer la marionnette qui se promène beaucoup dans le décor «, relate Julie McClemens.

 

Il s'agit de la troisième vie, donc, d'un spectacle aimé pour la justesse de l'écriture de Jasmine Dubé. « Les enfants s'amusent beaucoup avec les mots et les parents apprécient les double sens «, observe McClemens, qui prend son pied à jouer devant des groupes de garderies.

La vie après... La vie, la vie

Propulsée au zénith de la notoriété avec son rôle de Marie dans la série La vie, la vie, Julie McClemens traverse depuis un an ou deux une phase de remises en question professionnelles. Après presque 20 ans dans le métier, elle essaie de redéfinir un peu sa place dans un métier devenu plus compétitif. « Le métier a changé depuis sept ou huit ans. Il y a beaucoup de gens qui veulent travailler et moins de projets. «

Après des années très occupées suivies d'une certaine accalmie -comme c'est souvent le cas dans le métier d'acteur- Julie McClemens s'est mise à explorer tout ce qu'elle pourrait faire d'autre dans la vie. Elle a eu toutes sortes d'envies : faire de la musique, devenir infirmière, se frotter à la mise en scène. Elle s'est finalement inscrite à un bac en littérature.

«Je n'étais jamais allée à l'université. Ça m'a fait triper de retourner à l'école. J'ai besoin de développer un côté artistique, créatif. Cela me nourrit beaucoup, dans ce moment de mon parcours où je travaille moins «, exprime la comédienne, qui prend tout autant de plaisir à jouer, mais lorgne aussi du côté de l'écriture. Elle demeure toutefois évasive quant à la forme qui l'attire. Pour l'instant, elle exerce sa plume sur des courts et même des « mini « métrages.

« J'ai besoin de prendre ce recul pour redécouvrir pourquoi j'ai besoin de jouer, pourquoi j'y suis à ma place «, explique celle qui, dans les habits colorés de Madame Pin-Pon, retrouve le bonheur de jouer à son état le plus pur, le plus exaltant.

« C'est merveilleux de retrouver le côté ludique du carré de sable. Comme je suis quelqu'un de très enfant à plusieurs égards, je n'ai pas eu de difficulté à plonger là-dedans. L'expérience du jeune public est différente et spéciale. Les enfants sont tellement expressifs, c'est fantastique!»

Le bain, texte et mise en scène de Jasmine Dubé, à la Maison Théâtre jusqu'au 4 janvier.