Originaire de Québec, Tammy Verge n'a pas mis beaucoup de temps à se trouver des contrats de choix, une fois installée à Montréal. Dieu merci, elle a hérité d'un rôle récurrent dans la populaire émission d'Éric Salvail. Quelques mois plus tard, elle tombait dans l'oeil de Denise Filiatrault, qui l'a recrutée pour la revue de l'année humoristique du théâtre du Rideau vert.

«Tammy Verge». Prononcez le prénom et le nom à l'anglaise s'il vous plaît... même si la fille qui les porte ne parle pas un mot d'anglais. Parlez-en à Barack Obama! «Le soir des élections américaines, j'ai invité des amis à la maison pour suivre les résultats à CNN, raconte la comédienne. Mais quand Obama a fait son discours, je suis allée dans ma chambre pour entendre la traduction simultanée à RDI, en cachette.»

 

Tammy Verge... Plutôt singulier comme nom. Un héritage d'Angleterre. «Ça fait chanteuse country ou actrice porno, lance sans gêne la principale intéressée. Je me fais beaucoup agacer. Mon nom ne laisse pas indifférent. Il marque les gens.»

On imagine en effet tous les sobriquets qui ont pu lui être accolés depuis son enfance... «Petite, il n'y avait pas de commentaires à caractère sexuel, assure la comédienne. Mais plus tard, j'ai entendu Tammy Vierge. Heureusement, j'ai énormément d'humour. Ça ne m'atteint pas.»

Les blagues à son égard risquent toutefois de se multiplier au cours des prochains mois, Tammy Verge étant de plus en plus présente sur les planches et les plateaux de télé montréalais. Depuis deux saisons, elle donne en effet du fil à retordre aux invités de l'émission Dieu merci, à TVA, en tant que membre de l'équipe de comédiens maison. Avec ses collègues, qui doivent autant «performer» que rester dans l'ombre, elle accueille les humoristes, animateurs et autres Mario Dumont qui franchissent la porte du plateau d'Éric Salvail. Et ce, dans deux ou trois sketchs par émission.

Un rôle ingrat? «On m'a avertie à l'audition que mon rôle serait d'abord de mettre quelqu'un d'autre à l'avant, raconte Tammy Verge. Mais je me fais finalement reconnaître dans la rue. Contrairement à l'émission (originale) australienne, on participe plus aux sketchs.»

Celle qui fait de l'impro depuis 12 ans, dont trois à la LNI, ne pouvait trouver émission plus collée à ses intérêts personnels. «Je trippe à Dieu merci, lance Tammy Verge. J'aime pouvoir jouer plusieurs personnages et ne pas savoir ce qui va se passer, puisque l'invité peut faire n'importe quoi. Je me sens vraiment en vie. Ce n'est pas à moi de puncher. C'est plus lourd pour l'invité, mais il y a quand même une part de risque. Il faut savoir saisir le moment. Il faut avoir de l'écoute.»

Une quinzaine de personnalités

C'est justement l'improvisation (lors d'une audition) qui l'a menée sur les planches du théâtre du Rideau vert pour la désormais traditionnelle revue de l'actualité humoristique de fin d'année, mise en scène par Joël Legendre.

À compter de demain, en compagnie de cinq autres comédiens-imitateurs, elle nous rappellera notamment les fêtes du 400e de Québec, le déménagement de Nathalie Simard en République dominicaine, l'union de Carla Bruni et de Nicolas Sarkozy, les bourdes de Sarah Palin, les coupes de Stephen Harper dans la culture et nos excitantes élections provinciales. «Je souhaite que Jean Charest ne soit pas élu majoritaire, pour qu'il comprenne que ça ne servait à rien d'aller en élections», dit Tammy Verge.

La comédienne de 31 ans incarnera une quinzaine de personnalités sur scène. «Ça en fait, de la perruque!» lance-t-elle, enjouée.

C'est tout de même stressant, car je ne suis pas imitatrice. Certaines imitations sont tout un défi.»

On lui en voudrait de ne pas se présenter au public sous les traits de Julie Couillard. «Le metteur en scène a décidé que je lui ressemblais!» dit-elle. Nos voeux seront donc exaucés.

Et si elle était restée à Québec? La comédienne, qui a un baccalauréat en enseignement au primaire et au secondaire et non un diplôme du Conservatoire d'art dramatique, ne serait probablement pas montée sur les planches d'un théâtre de renom avant un bon bout de temps. «À Québec, je ne fréquentais pas le milieu des comédiens, explique Tammy Verge. Je ne pouvais rêver de me faire engager au Trident.»

Cette amie des Ricardo Trogi, Pierre-François Legendre et autres François Létourneau est contente d'avoir traversé l'autoroute 20 pour de bon, il y a deux ans et demi! «Je vivais bien comme comédienne à Québec, mais je voulais bousculer ma vie. Cela dit, j'avais beaucoup de craintes. Mes parents, qui habitent là-bas, étaient des ressources pour moi. Et le père de mon garçon (de 11 ans) habite à Québec.»

Son fils fait maintenant la navette Montréal-Québec régulièrement. Elle-même retourne dans la capitale quand elle le peut. Ce qu'elle fera lors d'une trêve de tournage de Dieu merci et des représentations de 2008 revue et corrigée, entre Noël et le jour de l'An. «C'est à Québec que les sapins sont les plus beaux!»

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2008 revue et corrigée, du 25 novembre 2008 au 10 janvier 2009, au théâtre du Rideau vert.