Une quinzaine de comédiens sur scène. Financièrement, cela équivaut aux effectifs de toute une saison pour le Théâtre d'Aujourd'hui. Mais on n'a pas tous les jours 40 ans. «Quand on a reçu ce texte de René-Daniel Dubois, on s'est demandé s'il était réaliste de penser pouvoir le faire. Le projet a vu le jour, grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada, octroyée pour les projets particuliers», relate Marie-Thérèse Fortin.

C'est le metteur en scène Mario Borges qui a mis la directrice artistique du Théâtre d'Aujourd'hui sur la piste de Bob. «C'est un texte qui ressemble à René-Daniel Dubois. C'est un fleuve de mots, imprégné d'un romantisme nouveau, très moderne.» Beau hasard - René Richard Cyr et Marie-Thérèse Fortin jurent qu'ils n'ont pas forcé le destin - la «production phare» de la saison du théâtre réunit trois de ses anciens directeurs artistiques. René Richard Cyr, bien sûr «qui a permis à de jeunes auteurs de développer leur dramaturgie et sauvé le théâtre de ses difficultés financières», évoque Marie-Thérèse Fortin.

 

Quant à Michelle Rossignol, c'est grâce à elle si le Théâtre d'Aujourd'hui est sorti de son petit local de l'avenue Papineau pour avoir pignon rue Saint-Denis et enfin un lieu digne de ce nom. Quant à Robert Lalonde, son passage à la direction artistique aura été bref (une année), mais fructueux. «Je suis contente qu'il soit là. Il était là, à la création de Being at home with Claude, et comprend bien l'écriture de René-Daniel.»

Quant à Marie-Thérèse Fortin, qui a pris la barre du théâtre en 2004, elle a le mérite d'avoir augmenté les abonnements et augmenté le volume des activités de la salle Jean-Claude Germain. En instaurant un programme de résidences pour la relève - avec ateliers d'exploration et comités de lecture - elle a réagi à un «criant besoin de diffusion pour la relève.»

«Le Théâtre d'Aujourd'hui est en train de se positionner de façon plus claire. Je pense que les gens voient de plus en plus la nécessité d'un lieu exclusivement dédié à la dramaturgie québécoise. Et ce, pas juste parmi nos pairs, mais chez tout le public.»