De retour d'Europe de l'Est, où il a couru au marathon de Budapest, Maxim Martin entame cet automne l'écriture de son prochain spectacle solo, son cinquième depuis ses débuts sur les planches, en 1998. L'humoriste est aussi porte-parole du concours Québec en scène, ouvert à tous les artistes (musique, danse, variétés) de toutes les régions de la province. La deuxième saison Max et Livia, l'émission dans laquelle il partage la vedette avec sa fille, est aussi de retour le mardi soir sur VRAK TV.

Les politiciens en campagne

Contre

J'arrive d'Europe. Je n'ai donc pas suivi la campagne électorale au complet, mais quand je tombe sur la campagne aux nouvelles, j'ai l'impression d'être dans le film Le jour de la marmotte! Je m'en fous de savoir si tel candidat a oublié de payer une contravention en 1999, ou encore qu'un tel a déjà dit une connerie il y a 15 ans... Emmenez-moi de l'humanité, de la vérité dans vos discours politiques. Vous n'êtes même plus originaux dans vos mensonges!

J'aime bien la phrase d'Albert Einstein: «La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s'attendre à un résultat différent». C'est comme ça que je me sens face à cette campagne. Mais je vais aller voter aux élections. Je suis de l'école qui dit que si tu veux avoir le droit de chialer, tu dois exercer ton droit de vote.

L'omniprésence des humoristes dans les médias

Pour

Je ne pense pas que les humoristes forment une mafia qui s'est concertée pour envahir la radio, la télévision et les journaux. Ce n'est pas notre faute si les producteurs et les diffuseurs nous proposent des projets. Ce n'est pas notre faute si le public nous suit et que les gens aiment rire. Tous les humoristes ont le même parcours. On commence par écrire des gags sur un bout de papier, puis on les teste devant du monde, puis on monte des spectacles. On apprend sur le tas et si ça marche, nous sommes en demande. Ce que j'aime dans ma carrière - qui, en passant, a connu des périodes difficiles -, c'est d'essayer des choses différentes, de me diversifier, d'écrire un livre, puis d'animer un gala. Je n'aime pas toujours faire la même chose. Je n'ai pas à me sentir mal parce que je prends la place d'un autre. Je prends ma place.

Les milléniaux

Pour

Je les adore! Depuis que je fais Max et Livia avec ma fille, je rencontre plusieurs de ses ami(e)s, sur les plateaux et en dehors du plateau. Je les trouve solidaires, soudés. Et aussi sensibles et très ouverts. C'est la première génération qui a grandi sans avoir de tabous. Par exemple, pour ma fille qui a des amis gais, l'homosexualité est complètement normale. Je pense que cette génération risque finalement de faire la différence dans l'évolution des mentalités. Je l'espère, du moins. Ils ont à la fois une belle candeur, tout en sachant prendre leur place. Par exemple, dans le milieu artistique, les artistes de 20, 25 ans changent peu à peu les règles. Ils n'acceptent pas de se faire dire: «Ben voyons! On fait pas ça comme ça». Ils font les choses autrement, à leur façon. Ils ont pris la liberté de contrôler leur produit, leur contenu. Ils vont s'autoproduire et faire leur promotion sur les réseaux sociaux. En un mot: les milléniaux sont rafraîchissants.

La rectitude politique

Pour... et contre



Je comprends qu'on a eu besoin d'une police du politiquement correct. Dans le passé, on est allé beaucoup trop loin et on a blessé beaucoup de gens. C'est normal que ceux qui se sentent opprimés veuillent se faire entendre. Or, actuellement, ça va trop loin dans la victimisation. Dans son spectacle, Laurent Paquin fait un gag sur les ailes de poulet. Et il a été pris à partie sur Facebook par une spectatrice végane qui s'est dite offensée par son numéro! Il va falloir un retour du balancier.

L'humour vulgaire

Contre

Mais il y a une différence entre vulgaire et osé. Mon humour est osé, pas vulgaire. Pour moi, la vulgarité, c'est la facilité, les propos gratuits. Oui, je sacre et je dis «pénis» dans mon show. Mais je trouverais ça niaiseux de remplacer le mot «pénis» par «zizi» afin de ne pas choquer. Mon défi, c'est d'avoir toujours un pied sur la limite de l'acceptable. J'essaie de trouver comment déranger, confronter le public, tout en l'amusant, en le faisant rire. «Le pire ennemi du roi, n'est pas le roi d'en face, mais le fou de sa cour», dit le proverbe. L'humoriste doit assumer son rôle de fou du roi.