Anne-Marie Losique présentera un spectacle d'humour au festival Zoofest. Intitulé Les dessous d'Anne-Marie, il permettra à la femme d'affaires de parler avec autodérision de sa vie, et ce, pour un soir seulement.

Il est plus facile d'obtenir des aveux d'un motard dans un poste de police que d'arracher une confidence à Anne-Marie Losique. Il était ainsi difficile d'imaginer l'animatrice en train de parler d'elle-même sur scène pendant une heure. Ça tombe bien : elle fait partie de la série Ben voyons donc !, qui a déjà mis en vedette Gilbert Rozon, Joël Legendre et Annie Brocoli.

« J'ai l'impression que je vais avoir encore plus de contenu exclusif avec elle, parce que, sincèrement, les gens ne connaissent que son image, mais très peu de sa vie », explique le directeur de Zoofest, Patrick Rozon, qui signera la mise en scène du spectacle.

Anne-Marie Losique ne dit pas son âge, parle le moins possible de son père (Serge Losique, fondateur du Festival des films du monde), ne divulgue jamais le quartier où elle a grandi et reste évasive lorsqu'il est question de ses relations amoureuses, dont celle avec son partenaire d'affaires Marc Trudeau, avec qui elle a vécu pendant plusieurs années et qu'elle surnomme affectueusement « mon ancien mari ».

Une pudeur qui a beaucoup à voir avec son éducation. Mi-Québécoise, mi-Croate, elle a été élevée par une famille qui ne voulait pas qu'elle mentionne ses origines, et elle ne pouvait pratiquement pas côtoyer les membres de sa famille qui vivaient en Croatie. « Une tante m'envoyait les voir en cachette. »

« Ça explique beaucoup pourquoi je suis comme je suis. Je n'ai jamais pu parler d'où je viens, ni de rien. Alors, tu finis par ne rien dire. » - Anne-Marie Losique

« Si quelques membres de la famille venaient de la Croatie pour nous visiter, il fallait faire comme si c'était des amis, pas de la famille. C'était la loi du silence », explique-t-elle.

Il y a quelques années, pour mieux connaître ses origines, elle a fait des recherches afin de retrouver cette famille éloignée dont elle n'avait plus de traces. « Quand je vais dans ma famille, je suis étrangère, dans le sens que je ne parle pas la langue. Je ne l'ai jamais apprise, parce qu'on n'avait pas le droit d'en parler. Je communique avec les enfants en anglais, et c'est eux qui me traduisent ce que les gens de ma génération, dont leurs mères, disent. »

Celle qui vit entre Los Angeles et Montréal poursuit : « Les racines sont importantes. Si on regarde les enfants adoptés, même s'ils ont été dans la famille la plus aimante au monde, ils veulent toujours découvrir leurs origines. C'est ce qui fait de nous qui nous sommes. »

LE PERSONNAGE AML

La première femme au monde à avoir fondé une chaîne de télévision, Vanessa TV en 2010, peut être perçue comme étant bien frivole.

« Son branding, qu'elle a créé, a fait en sorte que nous nous sommes toujours arrêtés à son image. Nous n'avons jamais été plus loin », dit Patrick Rozon, qui croit que les spectateurs seront renversés de découvrir « la vraie » Anne-Marie Losique.

« Le personnage léger, rigolo et qui parle de sexe a pris forme sans que je le réalise, dit la principale intéressée. Mais il m'a beaucoup servi, parce que ça me permettait de garder ma vie privée. Je crois que ça fait partie de l'introspection que je fais [avec la création de ce spectacle], de m'apercevoir que ce personnage a été devant moi pendant toutes ces années et me permettait de ne pas parler de moi. »

Le masque tombera au Monument-National, le 18 juillet, avec la représentation des Dessous d'Anne-Marie Losique, son premier et dernier one-woman-show.