Les humoristes ont défilé ce soir sur le tapis rouge du gala Les Olivier arborant presque tous un macaron noir et blanc décoré d'un mégaphone, un signe de soutien aux victimes de harcèlement ainsi qu'un appel commun à la dénonciation.

«Il fallait prendre la peine de dénoncer, a déclaré l'humoriste Julien Lacroix. Il y a eu des abus et pas juste en humour, alors on a besoin d'en parler».

Un par un, les artistes se sont présentés dans les studios de Radio-Canada dans une atmosphère festive, malgré les récents événements. La polémique était sur toutes les lèvres cependant. «Les humoristes ont la cote, on est beaucoup écoutés, a constaté Yannick de Martino. Donc on doit prendre l'occasion pour on parler de ces choses.»

D'un geste commun, les humoristes québécois, dont le milieu a été chamboulé ces derniers mois par le scandale sexuel concernant Gilbert Rozon, ont signifié leur mécontentement face à la situation. Les macarons portés par les artistes se veulent également une invitation à ce que les inconduites sexuelles soient invariablement dénoncées.

L'année dernière, c'est avec des masques marqués d'une croix rouge sur la bouche que certains artistes du gala s'étaient présentés aux Olivier, alors que l'atteinte à la liberté d'expression faisait polémique à cette période. Mike Ward et Guy Nantel avaient vu leur numéro retiré du gala, un geste qu'ils avaient qualifié de censure, une accusation portée conjointement par bon nombre d'autres humoristes aux Olivier 2016. 

«On a une belle tribune, a ajouté Julien Lacroix. On s'en est servie l'année passée avec Mike Ward. Cette année, on pense que ça vaut encore une fois la peine de dénoncer haut et fort.»