«Il y aura dans ce spectacle une pluie de blagues de mauvais goût sur toutes les religions! Eh oui, ceux-là qui exigent des droits particuliers par rapport au reste des citoyens», a clamé haut et fort Guy Nantel, sourire en coin, hier matin, lors d'une conférence de presse qui annonçait son cinquième spectacle, intitulé Nos droits et libertés.

Pour l'occasion, Guy Nantel était entouré de personnes qui évoquaient des sujets qui ont divisé le Québec au cours des derniers mois: la propriétaire d'un pitbull, une personne âgée, un Noir, un juif, une femme voilée, une Femen, une étudiante avec son carré rouge...

«Je revendique le droit de me moquer de tous ces gens-là, de tous les groupes dans la population, parce que le droit le plus fondamental à l'égalité dans une société est d'avoir des humoristes qui font des blagues sur vous. Parce que le jour où on arrêtera de se moquer de vous, sous prétexte que vous êtes trop faible, eh bien ça, c'est du mépris extrême créé par une société indifférente aux autres et qui masque son dédain dans la fausse gentillesse et la rectitude politique», explique Guy Nantel.

«D'un côté, nous sommes Charlie et on exige une liberté quasiment illimitée quand la censure est exercée par des rétrogrades religieux. Mais d'un autre côté, on traîne devant les tribunaux des humoristes quand la référence joue sur les cordes sensibles des Québécois», déplore celui qui a vendu 125 000 billets de son dernier spectacle, Corrompu.

Les références à Mike Ward étaient nombreuses lors de l'événement médiatique organisé par l'humoriste. 

«Vous connaissez tous mon humour incisif et provocateur. Certains trouvent que c'est un peu comme du Mike Ward, par un gars qui prend sa douche »

Les oreilles des employés de la Commission des droits de la personne devaient également «siler», puisqu'ils étaient au coeur du discours de Guy Nantel. Celui-ci est toutefois d'accord avec la Commission sur un point: «il y a des limites à la liberté d'expression». Par contre, Nantel n'est pas convaincu de bien saisir quelles sont ces limites... Et c'est ce qu'il a tenté de savoir.

«Mon équipe de production et moi avons communiqué à trois reprises avec les fonctionnaires de la Commission des droits de la personne pour qu'ils répondent à une seule question: ‟Quelles sont les limites que je dois respecter pour le contenu de mon prochain spectacle?" Les trois fois, ils ont refusé catégoriquement de me rencontrer.» Muni d'une caméra cachée, il est même allé à la rencontre d'un des fonctionnaires. Rien à faire, la question demeure sans réponse.

«Je vois le refus de la Commission de me répondre comme une sorte de vaccin; je ne serai pas poursuivi par eux autres, parce qu'au moins, nous aurons eu le mérite d'être allés les voir», conclut-il.

La tournée Nos droits et libertés commencera le 22 août 2017 à Magog.