Étoile montante québécoise de l'humour, Phil Roy marque l'esprit de son public une performance à la fois depuis sa sortie de l'École nationale de l'humour, en 2011. Après avoir déliré en «gang» dans des émissions comme SNL Québec et Le nouveau show, il fera le grand saut sur scène en solo avec son premier spectacle le 25 janvier 2017 à l'Olympia. Cinq questions à Phil Roy.

Il y a un peu moins d'un an, tu déclarais ne pas vouloir lancer ton premier spectacle avant quelques années. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis?

L'été dernier, après un gala, je me suis retrouvé au rack à vélos avec François Bellefeuille, et il m'a demandé pourquoi je ne me lançais pas. Je lui ai énuméré toutes les raisons qui me retenaient, que je trouvais ça stressant. Il m'a dit: «Il n'y aura pas de meilleur timing. C'est là. Tu viens de faire des galas, on te voit partout à la télé.» Ç'a cogité dans ma tête pendant deux jours. J'ai appelé mon agent, qui me sollicitait depuis un moment, pour lui dire qu'on allait de l'avant. François m'a donné le coup de pied qui m'a poussé à reconsidérer tout ça.

Jusqu'ici, tu as toujours travaillé en équipe. Avais-tu peur de te retrouver seul sur scène pendant une heure et demie?

Ç'a tellement l'air d'un métier solitaire! Mais François Bellefeuille m'a aussi fait comprendre qu'il est possible d'en faire un métier de «gang». Quand j'ai finalement ouvert la porte pour voir ce que ça pouvait donner, j'ai tout de suite réalisé que juste en se rendant à la salle de spectacle, on était quatre dans l'auto! Ça sonne un peu «cheesy» mais, même si je suis seul sur scène, je discute avec mon public. Et c'est passionnant, car le dialogue est différent chaque soir, contrairement à ce que je pensais.

Finalement, c'était une simple question d'insécurité?

Oui! On est souvent la meilleure personne pour se mettre des bâtons dans les roues. On a fait une première série de spectacles avant Noël, sans rien se promettre. Après deux shows, j'étais convaincu. J'avais besoin de le faire pour comprendre que j'en avais vraiment envie. J'ai retrouvé la passion, ce feu qui me servait juste le soir à faire griller des saucisses [rires]. J'ai remis une bûche dedans.

Quel sera le fil conducteur de ton spectacle?

J'ai comme deux personnalités. J'ai 27 ans mais, dans mon coeur, j'en ai 16. Je me suis rendu en skate à une entrevue hier matin! Je suis devenu cet adulte en période de transition. J'ai acheté mon premier condo et je dois maintenant m'occuper de mon recyclage. Chaque soir, je checke mes voisins pour voir s'ils ont sorti le leur. C'est nouveau pour moi! Mon spectacle est une présentation du nouveau monde d'adulte dans lequel je suis rendu.

Quelle est ta démarche de création?

Je crée sur scène. J'ai enchaîné les spectacles et je les ai tous enregistrés. Parfois, j'enregistre aussi des conversations avec des gens! [...] Puis je suis parti trois jours dans un chalet et j'ai écrit tout ce qui me semblait intéressant avec l'aide de mon ami Sébastien Ravary, un auteur avec qui je travaille depuis notre sortie de l'École de l'humour. Jusqu'à la première, j'aurai fait près de 80 shows de rodage. Je vais pouvoir en essayer, des affaires! J'écris aussi de nouvelles tounes avec ma guitare. On dirait que, quand je la tiens, mon filtre est encore plus mince qu'à l'habitude.