Ravi de sa première expérience au Zoofest l'an dernier, où il avait testé son matériel, Kyan Khojandi revient avec bonheur à Montréal pour tester... encore plus de matériel, pendant 10 soirs, en compagnie de ses amis humoristes québécois. Devenu célèbre avec sa série Bref, virale sur le web, l'humoriste et comédien a le vent dans les voiles et multiplie les rôles au cinéma. Bref, il fait plein de trucs!

Vous aviez rodé l'an dernier 15 minutes de votre one man show à Montréal. Quels souvenirs en gardez-vous?

Ça avait été pour moi un bon outil de confiance. Il y avait tellement de bienveillance à Montréal autour de mon travail que ça m'a vraiment donné la force de continuer. J'aime toujours prendre la température de ce que je fais... C'est important d'avoir cette moyenne de rire, de dire: «O.K., ça avance, ça reste intéressant.» Montréal, c'était incroyable à vivre; je suis resté 10 jours et j'ai passé un super moment.

Comment décririez-vous le public québécois?

C'est le public le plus juste que j'ai rencontré. Il est très enthousiaste et, si c'est drôle, à la fin, il se lève, sans aucune concession. C'est un public qui a une exigence, parce qu'il est extrêmement exposé à l'humour américain, à l'humour québécois. Les Canadiens sont très, très forts dans l'humour. C'est un public averti.

Quelle a été la suite de ce spectacle en France?



J'ai continué à roder mon matériel, mais cette année est surtout une année de cinéma. J'ai tourné quatre films, dont un Disney. J'ai eu pas mal de travail en tant qu'auteur aussi, puisque j'ai continué le spectacle. J'ai aussi attendu que les idées arrivent... J'ai voulu profiter des choses et trouver des histoires à raconter aux gens. Et ça y est, j'en ai.

Que venez-vous présenter à Montréal cette année?

Comme je le faisais avec ma série, ce sont un peu mes idées sur la vie, sur la façon dont je vis les choses, dont je les vois. Sur les problématiques que je peux vivre en tant qu'homme, qui sont heureuses ou malheureuses, mais l'important, c'est d'en rire. Et j'ai vraiment hâte!

Quelles sont vos influences en humour?

Moi, c'est Louis C.K. Cet homme a complètement changé ma vie. Je suis très admiratif aussi de Florence Foresti, qui est pour moi un exemple de travail, de rigueur et d'exigence. J'aime beaucoup Dave Chappelle aussi. Et je suis abonné à la chaîne YouTube de Sugar Sammy, où il met toutes les improvisations de son spectacle. Je trouve ça génial.

Vous êtes connu pour la série Bref. Que représente pour vous cette série, aujourd'hui, avec le recul?



Il y a un «avant» et un «après». Ça a vraiment changé ma vie. Je faisais alors le même métier, je n'ai pas changé mon train de vie, mais maintenant, les gens sont attentifs et sont contents de me voir. Du coup, c'est encore mieux.

Avec la démocratisation des technologies, qui permet de faire des capsules comme Bref, croyez-vous que c'est la nouvelle voie des humoristes pour se faire connaître?



C'est une voie, mais ce n'est pas LA voie. Il y a un gros pas entre le «j'aimerais faire» et le «faire». Et je pense que la voie, c'est de faire des trucs. Internet, ça te permet d'avoir accès à un public plus large rapidement, si jamais ça résonne. Et sur internet, un truc qui marche bien, c'est la sincérité. Forcément, il y a une identification. C'est vraiment la clé de tout.

Où vous voyez-vous dans 10  ans?

Je sais qu'au niveau cheveux, ça n'aura pas bougé (rires). J'espère continuer comme ça. L'idée est de faire un truc, de le faire bien et d'être sincère. Si ça se trouve, on dira, dans 10 ans: «Ouais, tu te souviens d'internet? Maintenant, c'est l'hologramme!» Je n'ai pas de plan de carrière. Je fais des trucs parce que j'aime ce que je fais.

À Montréal, vous avez des adresses et des humoristes préférés?

Oui oui oui! Tous les matins, je pense au Beautys Luncheonette, un vieux diner des années 40 exceptionnel! J'ai même acheté ma tasse! J'espère revoir Eddy King, Mariana Mazza, Mehdi Bousaidan, Adib Alkhalidey, Rachid Badouri, Jérémy Demay, Virginie Fortin... Il y a plein de gens avec qui j'ai sympathisé l'an dernier. Ce qui est bien avec mon spectacle, c'est que j'ai une première partie, et je vais pouvoir présenter des gens que j'aime bien.

Kyan Khojandi sera à l'espace Zoofest, du 15 au 19 juillet, et du 22 juillet au 26 juillet.

Lien: www.zoofest.com