Spectacle sur la situation sociale et politique du Québec, L'Ostérité d'Show réunira, ce soir au Club Soda, les humoristes Guillaume Wagner, Mike Ward, Fred Dubé, Emmanuel Bilodeau, Sèxe Illégal, Les Zapartistes, Mélanie Couture, Olivier Martineau et Maude Landry, ainsi que deux experts qui s'exprimeront sur le thème de l'austérité.

L'Ostérité d'Show est un spectacle organisé par le Front commun comique (FCC) créé par les humoristes Fred Dubé, Sèxe Illégal et Guillaume Wagner. Le FCC - qui se sert de l'humour comme «outil de révolution sociale» - a présenté, l'automne dernier, le spectacle Déversement d'humoristes qui dénonçait les projets pétroliers au Québec.

Cette fois-ci, les politiques d'austérité du gouvernement de Philippe Couillard seront au coeur du spectacle, dont les profits seront versés au mouvement citoyen Touche pas à mes régions, mis sur pied à la suite de compressions en région. Fred Dubé animera la soirée et présentera un numéro sur un thème qu'il aborde régulièrement.

«L'austérité, c'est plus que des coupures. C'est plus dramatique et plus profond que des coupures, c'est une idéologie politique», affirme Guillaume Wagner.

L'humoriste présentera un numéro constitué d'un peu de matériel inédit. «Même le Fonds monétaire international n'est pas d'accord avec le concept de l'austérité, car cela entraîne un climat morose là où c'est appliqué, dit-il. On le voit dans le show-business. Moins de gens vont voir des spectacles, car on dirait qu'ils ont peur de manquer d'argent.»

Bilodeau en anglais

Touché par la cause de l'austérité, le comédien et humoriste Emmanuel Bilodeau a tenu à être présent au Club Soda. «Ma fille de 19 ans et son chum manifestent régulièrement contre l'austérité, dit-il. Je les trouve touchants, car ils manifestent un peu pour nous et pour dénoncer le fait que le gouvernement a perdu de vue des notions sociales, coupant dans des endroits où c'est déplorable pour la société. Le travail que ma belle-soeur effectuait auprès de jeunes qui ont du mal à se prendre en main a été coupé, alors qu'elle voyait des problèmes criants et les aidait de façon concrète. Ce spectacle est un signal d'alarme.»

Il présentera un numéro écrit en anglais alors qu'il était en transit à Toronto. Il s'agit d'une déclaration aux Canadiens anglais qu'il rode en prévision de la présenter à Juste pour rire cet été et dans laquelle il insérera des allusions à l'austérité.

Martineau et les framboises

Olivier Martineau parlera, lui, de taxes, d'impôts, de Philippe Couillard... et du prix des framboises. «On est rendu là, dit-il. Tout est plus cher. On n'a plus de pouvoir d'achat, alors on pose des questions. Le gouvernement a voulu vendre la bibliothèque Saint-Sulpice! Veut-il tout vendre, tout privatiser?»

Ayant souvent traité d'austérité à l'émission Selon l'opinion comique à MAtv, l'humoriste Mélanie Couture a utilisé ce matériel pour créer un numéro. Elle dira avoir l'impression que le printemps érable «ç'a pas assez chauffé les oreilles de crisse de monsieur Couillard».

«C'est comme si j'avais rencontré un gars, qu'il ait voulu coucher avec moi, m'ait fait plein de belles promesses pis qu'après avoir couché avec moi, il soit parti en se foutant de ce que je pense, dit-elle. C'est un peu ça, la situation politique actuelle. J'ai l'impression qu'on m'a menti, qu'on m'a trahie.»

Humour trop frisquet!

Estimant que «l'humour québécois est parfois un peu mou et frisquet», le duo Sèxe Illégal veut «aborder des sujets plus sérieux». «En tant que groupe légendaire, on a voulu se joindre aux jeunes qui ont parti cette initiative, dit Paul. On a de l'expérience, on a participé à plein de spectacles du genre, comme Live Aid, Lollapalooza ou avec le FLQ! On pense que l'art pourrait mener à une société meilleure s'il se donnait la peine de se tremper le pied dans l'opinion!»

Dans son numéro, Sèxe Illégal représentera... les gens les plus riches de la planète. «On les perçoit très mal, alors qu'ils ont le coeur sur la main et aussi une montre en or! lâche Tony. Des gens viendront aussi mettre nos blagues en contexte, car c'est bien de rire, mais c'est bien aussi de comprendre.»

Effectivement, en plus des humoristes, l'économiste Ianik Marcil et la chercheuse à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) Ève-Lyne Couturier interviendront pour donner leur éclairage sur la situation sociale, politique et économique actuelle au Québec.

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Au Club Soda, ce soir à 20 h.