Maureen Dragasevich a gardé de bons souvenirs de soirées passées en famille à écouter les blagues de Bill Cosby quand elle était enfant. Lorsqu'elle a su que le comédien allait donner un spectacle en Ontario, ses frères, ses soeurs et elle ont acheté des billets en guise de cadeau de fête pour leur père, afin de faire revivre ce qui avait été une tradition familiale.

Mais après un déluge d'allégations d'agressions sexuelles contre Bill Cosby au cours des dernières semaines, Mme Dragasevich a décidé de ne pas assister au spectacle, se joignant ainsi à un nombre croissant de personnes qui protestent contre ses trois apparitions prévues au Canada.

«Considérant qu'il a interprété M. Jell-O Pudding et Dr Huxtable, je crois que nous trouvons cela plus difficile à croire», a déclaré la résidante d'Aurora, en Ontario, âgée de 59 ans. «Mais nous le tenons responsable de son comportement et celui-ci est dégoûtant.»

L'image de Bill Cosby a été durement attaquée ces dernières semaines par une rafale d'allégations selon lesquelles il aurait drogué des femmes pour ensuite les agresser sexuellement. Certaines des accusations remonteraient aux années 1970.

Il n'a jamais été accusé au criminel en lien avec ces allégations, et son avocat a nié la plupart d'entre elles. Le comédien a aussi réglé à l'amiable une poursuite en 2005 avec une femme de la Pennsylvanie qui affirmait qu'il l'avait droguée et caressée.

L'homme de 77 ans, qui effectue actuellement une tournée de spectacles, doit gérer l'annulation ou le report d'au moins 10 prestations alors que le scandale continue de faire des vagues. Mais les spectacles prévus en Ontario semblent aller de l'avant, malgré l'opposition locale.

Bill Cosby doit offrir une performance à Kitchener le 7 janvier, à London le 8 et à Hamilton le 9.

Il n'a pas réellement discuté publiquement des allégations, bien qu'il ait dit à un journal de la Floride qu'«un homme n'a pas à commenter toutes les insinuations». Sa femme a aussi fait une sortie, le qualifiant de personne bonne et généreuse et d'excellent père et époux.

Les salles de spectacles concernées en Ontario ont fait valoir leurs obligations contractuelles pour permettre aux spectacles d'être présentés. Elles signalent qu'il ne s'agit pas uniquement du prix de location des salles, mais aussi d'autres coûts associés à la promotion du spectacle, sans oublier l'éventuel remboursement des clients qui ont acheté des billets.

Une poignée de résidants de Kitchener ont trouvé une façon de montrer leur opposition en tenant un autre événement le même soir, dont les profits seront remis à deux centres d'aide pour les femmes.

Les représentants de Bill Cosby n'ont pas voulu faire de commentaires.