Passé du petit écran à la scène du théâtre du Chenal-du-Moine il y a deux ans, Dieu merci! est présenté pour la première fois à Montréal à la salle Pierre-Mercure, jusqu'au 19 juillet. Les comédiens maison et les personnalités invitées devront relever un tout nouveau défi: 15 possibilités de sketches choisis par le public. Philippe Laprise, animateur du spectacle, s'est transformé pour La Presse en guide des coulisses de cette production pleine de surprises.

Trois minutes. C'est le temps que les régisseurs de Dieu merci! ont pour effectuer les changements de décor alors que Philippe Laprise dévoile le résultat du vote du public qui vient de faire son choix parmi les sketches proposés. C'est aussi la durée maximum que Simon Boudreault, Simon Rousseau et Sophie Caron, les comédiens maison du spectacle, ont pour enfiler leurs costumes en coulisses avant de rejoindre sur scène la personnalité invitée qui aura quant à elle quelques secondes pour penser à improviser.

Un timing très serré qui nécessite une organisation sans faille de la part de l'équipe de production qui est restée la même au fil des années.

«Ne pas l'avoir fait avant et me retrouver devant un choix de 15 décors, je me serais mise en petite boule aujourd'hui! C'est fou, mais c'est le fun», lance Stéphanie Raymond, assistante à la mise en scène et régie.

Le public est roi

Dans les loges, les costumes sont méthodiquement classés selon un code de couleur correspondant aux divers scénarios possibles.

En ouverture, les trois invités (cette semaine, Michel Charrette, Dominic Sillon et Patrick Drolet) se retrouveront ainsi l'un après l'autre plongés dans le même scénario, déterminé par le public parmi trois possibilités. Puis ils évolueront en solo dans trois autres sketches avant de se retrouver tous ensemble dans une ultime scène d'improvisation. Toujours selon le bon vouloir des spectateurs et avec le soutien des comédiens maison prêts à toute éventualité.

Certains sketches de la version télévisée de Dieu merci! ont été adaptés pour la scène et ajoutés aux sketches créés au cours des deux dernières années à Sorel. Les comédiens maison et l'équipe technique ont donc dû apprendre de tout nouveaux scénarios.

«Nous n'avons jamais fait la moitié des sketches, alors nous devons les répéter plus souvent. On attend fébrilement en coulisses, en robe de chambre et sous-vêtements, que Philippe Laprise nous révèle la couleur qui a été choisie. On s'amuse beaucoup et c'est très sympa de ne jamais avoir le même show», précise la comédienne Sophie Caron tout juste avant de monter sur scène pour roder un nouvel ajout.

«Le défi est de saisir avec qui on joue. Certains sont facilement déstabilisés. L'an passé, Patrick Drolet nous a reviré le sketch en partant! Simon Boudreault a rattrapé la situation et moi, je ressemblais à un chevreuil devant des phares d'un camion!», s'amuse la comédienne.

Tournée de 80 dates

Cette grosse machine, le chef d'orchestre Yvon Bilodeau en connaît tous les rouages, lui qui travaille depuis huit ans sur Dieu merci!, que ce soit à la télévision ou sur scène.

«Je suis entouré de la même équipe et Simon Boudreault, un des comédiens maison, est aussi le script éditeur. Alors il est capable de rajuster le tir au fur et à mesure», explique le metteur en scène du spectacle.

Autre nouveauté cette année: Dieu merci! partira dans tout le Québec pour une tournée de 80 dates le 19 septembre avec Pierre-Yves Lord aux commandes.

Un défi supplémentaire pour l'équipe technique qui a dû penser à des décors facilement transportables.

«On utilise des panneaux en forme de triangle comme ceux qu'on retrouvait du temps du théâtre grec. On peut y accrocher des panneaux pour créer les 15 décors. Tous les meubles sont placés dans un ordre précis et certains sont réutilisés. C'est vraiment un spectacle où la technique occupe une place primordiale», conclut le concepteur des décors, Jonas Bouchard.

À la salle Pierre-Mercure du centre Pierre-Péladeau jusqu'au 19 juillet.