Serge Denoncourt est anxieux, ces jours-ci: il craint de ne plus être en mesure de financer la scolarisation de jeunes Roms si la vente des billets pour le spectacle GRUBB n'augmente pas de manière considérable. Une situation alarmante pour le metteur en scène réputé qui travaille depuis cinq ans avec ces jeunes de Serbie.

«Cette comédie musicale paye leurs études. Si on ne vend pas de billets au Québec, on ne peut donc pas continuer à payer. Donc je suis dans une espèce... pas de panique, parce que j'ai assez confiance aux Québécois», dit Serge Denoncourt.

C'est lors d'une répétition dans un entrepôt prêté par Solotech que le créateur de GRUBB a lancé son appel à l'aide. En tournée au Québec avec les 24 adolescents roms, il craint de se retrouver devant de nombreux sièges vides.

Et pourtant, le spectacle, qui a déjà été présenté au Festival international de jazz de Montréal en 2011 et 2012, a été chaudement applaudi.

«Si vous n'aimez pas ça, je vais vous rembourser. Parce que je ne vois pas comment on ne peut pas aimer ça», dit Serge Denoncourt.

Grâce, entre autres, à GRUBB, l'organisme non gouvernemental RPOINT permet à 700 jeunes Roms de Serbie de fréquenter l'école. Le metteur en scène espère de tout coeur que l'ONG ne sera pas obligée de sabrer leurs programmes scolaires faute de fonds.

Beaucoup de larmes chez les parrains

Magalie Lépine-Blondeau, Julie Le Breton, Éric Bruneau, Marie-Élaine Thibert et Nico Archambault sont les parrains de GRUBB. En plus de soutenir le projet, ils offrent des cours de jeu, de chant et de danse aux jeunes artistes.

«La première fois que j'ai vu le spectacle, j'ai pleuré du début à la fin. Pas parce que c'est misérabiliste. C'est tout le contraire: c'est la célébration de la vie à travers l'art», a dit Magalie Lépine-Blondeau, qui espère se rendre prochainement en Serbie pour les rencontrer de nouveau.

Quant à Julie Le Breton, elle a versé plusieurs larmes au cours de la répétition. Ces jeunes qui vivent dans des situations de précarité et sont souvent victimes de racisme et de discrimination l'ont bouleversée.

«Je crois en l'art salvateur, je crois qu'à travers l'art on peut s'élever, on peut se sortir de notre réalité qui est parfois difficile et on peut développer une confiance en soi, développer un amour de soi», explique la comédienne.

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GRUBB en spectacle: 27 mars à L'Assomption, 29 mars à Saint-Jean-sur-Richelieu, 1er avril à Brossard, 3 avril à Saint-Hyacinthe, 11 et 12 avril à Québec.