Dorothy Rhau présentera samedi prochain Vivre icitte version 100% pur cacao pour la deuxième année consécutive dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs.

Pas question d'offrir une vieille tablette de chocolat cette année; c'est du nouveau matériel que Dorothy Rhau présentera à ses fans à l'Astral. Vivre icitte version 100% pur cacao mettra aussi en vedette d'autres saveurs: François Massicotte, Gardy Fury et Les deux gars du 16h (Télé-Québec web).

La dynamique jeune chef mijote en ce moment de nouveaux personnages et des textes qui devraient se retrouver dans son prochain spectacle, Viser Rhau. Le thème, Vivre icitte, est ni plus ni moins que l'incarnation de sa double culture haïtienne et québécoise.

«C'est ma vie que je raconte. Dans la famille, à l'école. Avec de nouveaux personnages, comme Lady Dada. Dans la culture haïtienne, dada, c'est les fesses. Alors on va tout de suite la reconnaître. C'est une nouvelle arrivante et une «aidante naturelle» d'un peu tout le monde qui lui demande des cadeaux.»

Ses invités sur scène devront aussi s'en tenir au thème Vivre icitte dans une ambiance franchement bigarrée. De toute façon, Dorothy Rhau affirme avoir le public «le plus multiculturel» en ville.

«Les Haïtiens connaissent François Massicotte, dit-elle, mais ils vont rarement voir ses spectacles. Là, ils le verront autrement qu'à la télévision. Tout comme mon public blanc découvrira Gardy Fury [Hairspray].»

Malgré le chocolat blanc présent sur scène, 100% pur cacao se brassera dans une ambiance black, ajoute sa créatrice. Un DJ réchauffera la salle une heure avant que les rigolos prennent d'assaut la scène.

Rire des différences

Le spectacle est aussi une occasion de parler des différences culturelles et d'en rire. Un clin d'oeil à la Charte des valeurs avec ça?

«Bien sûr, répond-elle. La Charte, malheureusement, divise, tandis que mon show unit. C'est l'affirmation qu'on fait partie du «Nous». Si on a la peau foncée, c'est pour foncer et défoncer les portes. Il y a aura peut-être des femmes voilées dans la salle. Mais peut-être pas avec la burqa, parce que ça empêche de voir le spectacle», dit-elle en s'esclaffant.

Un autre de ses personnages risque de casser la baraque: le Pasteur Dieu-seul-me-voit.

«C'est un gros crosseur, lance l'humoriste. Heille, y sont-tu riches, ces pasteurs-là. Le pauvre public doit prendre l'autobus pour arriver à temps à l'église, mais lui, Monsieur, arrive dans sa belle Range Rover. Un vrai crosseur.»

Déranger

La diablesse sait qu'elle risque d'en déranger quelques-uns avec sa dégaine. Et elle l'avoue, c'est ce qu'elle cherche.

Mais elle promet aussi de parler de ses 40 ans et de ses envies de femme cougar, des nouveaux arrivants, des préjugés, des superstitions. Encore la Charte, non?

Là, Dorothy Rhau devient encore plus volubile. Elle se plaît à dénoncer l'absurdité de certaines situations au sujet des valeurs et de l'identité québécoise.

«Je suis désolée, mais, quand je donne un spectacle au Sénégal ou en Haïti, on me dit Québécoise à 100%. Mais quand je suis ici, je deviens haïtienne. Come on! On a tous des préjugés, même entre Noirs. Tout le monde dit des niaiseries dans ce débat. Gardez-les pour vous, s'il vous plaît!» conclut-elle en riant.

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Vivre icitte version 100% pur cacao, samedi 20h, à l'Astral.