L'humoriste François Morency, qui animera le gala du 25e anniversaire de l'École nationale de l'humour, a dû mettre les bouchées doubles parce que Laurent Paquin a renoncé à le coanimer, en raison de son projet d'adoption en Russie. Mais tout sera prêt, demain soir, au Théâtre St-Denis, où une trentaine d'humoristes issus de l'ENH participeront à un gala de trois heures, en hommage à l'institution dirigée depuis 1988 par Louise Richer.

L'affiche du gala est prestigieuse: Louis-José Houde, Martin Matte, Philippe Bond, Les Denis Drolet, Mario Jean, Patrick Huard, Dominic&Martin, les Chick'n Swell, Billy Tellier, François Bellefeuille, Adib Alkhalidey, etc.

«On ne verrait une telle brochette dans aucun gala Juste pour rire», affirme Dominic Anctil, qui en signera la mise en scène. Un homme très occupé puisqu'il prépare le spectacle des diplômés de l'École tout en étant producteur au contenu de Prière de ne pas envoyer de fleurs, à Radio-Canada.

«Tout est en même temps, c'est toujours de même!»

Le gala produit par Avanti comptera deux numéros d'ouverture de François Morency. «De fausses auditions ratées», glisse Dominic Anctil.

Les numéros présentés évoqueront l'École, mais pas uniquement. «On ne parlera pas de l'École trois heures durant, dit Dominic Anctil. Ce sera un bon mélange de numéros inédits et de numéros rodés sur toutes sortes de choses, comme Louis T qui parlera des armes à feu, par exemple. Un texte extraordinaire, vraiment drôle et brillant. Donc, sans mauvais jeu de mots, ça tirera dans plusieurs directions. Ça va montrer que l'École n'est pas un moule, qu'il y a tous les genres d'humour.»

Martin Matte a accepté de dévoiler un peu ce qu'il fera dans ce gala: «Je vais faire de l'expression corporelle, inspirée des forces de la nature: le vent, l'eau, le feu, la terre et la pierre. Ça va être écoeurant! Ou je vais parler des shows que j'ai faits récemment, c'est-à-dire, des shows-bénéfices! Entre autres, un pour l'Afrique qui a suscité de bouleversants commentaires! Ainsi que de mon séjour chez ces chers Parisiens si attachants!»

Billy Tellier lira un extrait de son journal intime, qu'il avait rédigé à son entrée à l'École en septembre 2001. Un trio formé des Denis Drolet et de Silvi Tourigny (dans son personnage bougon de Carole) présentera un numéro inédit. Il y aura trois numéros de groupe auxquels participeront des humoristes de la relève. La relève sera d'ailleurs très présente avec notamment Louis T, Korine Côté, Phil Roy, Cathleen Rouleau, Pierre-Luc Pomerleau, Mathieu Cyr et Mélanie Dubreuil.

«Je suis bien fier de tous ces jeunes-là, dit Dominic Anctil. C'est tellement foisonnant. Ils ont des univers tellement différents, complètement éclatés, bien rafraîchissants. Avec des humoristes qui sont des success stories comme Louis-José, Martin ou Mario, cela fait de bien belles rencontres.»

Le spectacle est programmé pour durer deux heures trente avec entracte, mais tout peut arriver, prévient Dominic Anctil. «C'est un happening, alors, si un humoriste décide de venir déranger François Bellefeuille, ça peut prendre un tour imprévu! C'est une école d'élèves dysfonctionnels!»

PHILIPPE BOND, EN 2002

«J'ai une baby face, mais ça me rappelle une dure année de travail. Je partais de Sainte-Adèle tous les matins pour aller étudier. J'étais tout jeune et tellement imberbe que je devais me faire une fausse moustache! Et on voit bien mes deux cicatrices de hockey. Et maintenant, j'en ai une nouvelle à la main ! Je suis balafré de partout!»

LOUIS-JOSÉ HOUDE, EN 1998

«Heureusement, toutes mes prestations de cette ère reposent sur VHS. Merci progrès. Je me suis d'ailleurs défait des bracelets de cuir, mais j'ai encore la chemise à carreaux sous la toge... et le petit bouton sous la lèvre. Désolé.»

MARIO JEAN, EN 1991

«Comment être plus drôle que les autres avec une toge et un mortier? En étant soi-même! C'est d'ailleurs cette ligne de pensée que j'applique encore aujourd'hui. Une photo que je n'ai jamais montrée à ma mère mais qui a mis les bases de ma carrière.»

MARTIN MATTE, EN 1995

«Cette photo représente pour moi le début d'une nouvelle vie et une époque où j'avais des cheveux (j'étais moins sexy). L'école a été une étape très importante et significative de ma vie, car j'ai tout laissé tomber pour me lancer dans l'humour. J'étais à ma place et je trippais! Je pense aussi à de grandes amitiés qui se sont tissées, Les Chicks, Périzz [Martin Perizzolo], Mike [Ward], etc.»

FRANÇOIS MORENCY, EN 1992

«C'est là que j'ai trouvé ma place, et moi-même. Je venais de faire un bac en journalisme et je ne savais pas trop quoi faire avec ça. En 1992, j'avais déjà fait cinq ans d'impro et deux ans de shows dans les bars, mais c'est une fois à l'École que tout est devenu clair. Je ne savais pas quel serait le chemin ni combien de temps ça prendrait, mais je savais que j'étais à la bonne place. À ma place.»

BILLY TELLIER EN 2002

«Avec Alex Barrette, Philippe Bond, Philippe Laprise et Isabelle Ménard, on avait décidé que ce serait l'fun de tous porter la fausse moustache pour que notre année se démarque! Une chance qu'on avait le droit d'en avoir une fausse, car j'avais 19 ans et la mienne était à peine poussée! Ha ha!»

DOMINIC SILLON, EN 1993

«Sur la photo de l'École nationale de l'humour, on voit très clairement que je n'avais pas les moyens d'aller chez le coiffeur!!!»

MARTIN CLOUTIER, EN 1993

«Je me rappelle que je n'avais aucune idée quoi faire sur cette photo, ce qui est encore le cas en shooting aujourd'hui. La camaraderie et le fun de l'École me manquent. On était une belle gang!»

SÉBASTIEN DUBÉ, EN 2000

«Un anneau au doigt pis une croix dans le cou. L'époque où j'étais marié avec Jésus.»

VINCENT LÉONARD, EN 2000

«Beau jeune homme. J'avais clairement des comptes à régler avec un lapin à cette époque-là.»