Ça ne sera pas Disney on Ice! Alexandre Hamel et ses complices du collectif Le Patin libre sont allergiques à tout ce qui est strass, paillettes et fantaisie. Toutes ces choses associées au patinage artistique, comme la rondelle et la ligne bleue au hockey.

Pourtant, Hamel a pratiqué cette discipline de 9 à 23 ans et a même gravi le podium du championnat canadien.

Pourquoi prendre ses distances à un âge où l'on récolte généralement le fruit de tous nos efforts? «Pour me libérer de ce milieu très conservateur, répond-il, et parce que présentement, dans les grandes villes du monde, il y a une explosion de danse contemporaine sur glace. Des jeunes patineurs qui veulent briser le côté kitsch du patinage dit «artistique» en faisant du break dance sur glace, par exemple.»

Demain soir, Hamel et deux autres patineurs (Samory Ba et Taylor Dilley) seront sur la patinoire d'un aréna du Mile-End pour présenter Patineurs anonymes, la nouvelle pièce qu'ils ont créée en janvier à Londres. Une performance à la croisée du cirque, de la danse et du patinage, sur une musique de Jasmin Boivin.

«L'art du patinage, c'est la représentation de corps qui ne bougent pas... tout en se déplaçant dans l'espace, explique Hamel. Un patineur en glissant a l'impression de s'envoler, mais reste immobile. Il y a une modernité à explorer, une écriture chorégraphique à développer.»

Patineurs anonymes met en scène trois «accros» de patinage artistique qui vont en finir avec leur dépendance grâce à l'art contemporain. C'est une satire qui propose une réflexion sur l'individualisme et la société du spectacle.

À noter, le spectacle est gratuit pour les membres des clubs montréalais de patinage artistique. Question de montrer aux jeunes patineurs toutes les possibilités créatrices de ce sport.

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Demain à 20 h 30, et tous les samedis de mars à l'aréna Saint-Louis, 5633, rue Saint-Dominique. www.lepatinlibre.com