Était-ce le fait que le Théâtre Outremont était vide au balcon et au quart rempli sur le parterre? Était-ce parce que la chanson prenait beaucoup de place? Mais Mes singeries vocales, le dernier spectacle de l'humoriste belge Bruno Coppens, présenté ce mercredi soir, n'avait pas la fraîcheur ni le potentiel comique de son opus précédent, Ma terre happy.

De là à dire que le spectacle n'était pas bon, il y a un océan. On a retrouvé avec plaisir Bruno Coppens, l'homme qui jongle avec les mots plus vite que son ombre et qui avait placé sa cinquantaine au coeur de son sujet.

«Cinquante ans, ça cirrhose!», a-t-il lancé à son complice de la soirée, Pierre Poucet, un comédien-pianiste qui l'accompagne pour ce show dans ses délires verbaux.

Il a raconté combien il était déphasé par rapport à la jeunesse, à internet ou à la mode de l'épilation intégrale chez les hommes.

Il en a d'ailleurs fait une chanson, Roméo et Gillette, dans laquelle il est question des «jeux de la mousse et du rasoir» où il se trouve souvent à être «KO à plate coupure»...

Après être passé de quinquagénaire à jeune chanteur boogie grâce à une métamorphose sur scène, Bruno Coppens a chanté ce renouveau subit mais ladite chanson manquait d'harmonie et était même un peu trop criée.

Un des moments les plus charmants du spectacle est sans aucun doute quand il joue avec le public à Allorangeade-Icitronnade. Les spectateurs se sont prêtés au jeu de bonne grâce et cela permet de faire travailler les neurones de tout le monde.

Il est revenu ensuite sur le thème du vieillissement, «la cerise sur le gâteux». «Au début quand le temps s'écoule, c'est cool», ajoutant que «le rire est un signal de destress» et que lorsque le public rit, il a la «chair de foule».

On passe un bon moment avec Mes singeries vocales. L'énergie de Bruno Coppens ne faiblit pas. L'humoriste demeure un véritable sculpteur de jeux d'esprit qu'il délivre avec le même grand coeur que le faisait Sol.

Mais il manque dans ce spectacle un peu de la magie qu'il insuffle quand il n'a pour seule musique que ses acrobaties de vocabulaire et qu'il les exécute dans une salle intime, comme au Lion d'or précédemment.

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Mes singeries vocales, samedi à la Maison de la culture Mercier.